L'inventaire du 5 mars 1906 consécutif à la loi de Séparation et les protestations qui lui sont annexées documentent l'installation de cette verrière, offerte en 1879 par Élie de Laborde-Lassale (1851-1908), certainement à l'occasion de son mariage cette année-là avec Marie-Louise d'Arblade de Séailles (1855-1920). Le donateur offrit en même temps un nouveau maître-autel, deux croix de procession et des chandeliers, tandis que sa jeune épouse donnait un autel dédié au Sacré-Cœur (disparu). Enfin, le couple fit exécuter le décor peint du chœur, qui porte ses armes d'alliance. La famille de Laborde-Lassale possédait le château de Laféourère à Eyres, édifié après 1809 par le grand-père d'Élie de Laborde. La chapelle funéraire de sa sœur aînée la baronne de Saint-Palais est érigée dans le cimetière de l'église.
La verrière axiale du chœur vint compléter la vitrerie fournie en 1857 par le verrier condomois Goussard. Dépourvue de signature, elle peut toutefois être attribuée avec une forte probabilité au verrier toulousain Louis-Victor Gesta (1838-1894), fondateur de la fabrique familiale en 1852. Elle présente en effet de nombreux points communs avec ses créations : fonds damas à rinceaux de feuillages et fleurs de tournesol (identique en tout point à celui de la verrière Saint Pierre et sainte Cécile à Mugron, posée en 1886), dais architecturés à tourelles, nimbes perlés des personnages, inscriptions en gothique textura, etc. De plus, le fait qu'Élie de Laborde ait acquis au même moment le nouvel autel de l'église auprès de la fabrique toulousaine Virebent est un indice supplémentaire d'une commande groupée passée dans la capitale languedocienne.
Né Victor-Louis Fabre à Toulouse le 26 septembre 1828 et mort dans la même ville le 6 septembre 1894, fils naturel d'Antoinette Françoise Fabre, il prend après le mariage de sa mère en 1835 le nom de son beau-père Jean Pierre Gesta, fondeur de caractères. Peintre-verrier à Toulouse (rue du Faubourg-Arnaud-Bernard), où il fonda la manufacture familiale en 1852. Marié en premières noces, à Toulouse le 22 juin 1859, avec Joséphine Marie Naves (1838-1873), puis en secondes noces, à Toulouse le 25 avril 1875, à Marie Louise Deljougla (1847-1886), il eut cinq enfants du premier lit : Jeanne Marie Louise Philomène (1861), Gabriel Louis Henri Francois (1862-après 1910), Henri Louis Victor (1864-1938), Louis Jean Joseph Henri (1866-1938) et Jean Pierre Francois Antoine (1868-1868). Les trois fils survivants furent peintres-verriers.