A la fin des années 1950, la Compagnie Péchiney étudie la possibilité d’opter pour l'utilisation d'une énergie issue du gaz de Lacq, grâce à sa transformation en électricité par une centrale. Entre 1957 et 1958, plusieurs protocoles vont ainsi être signés entre Péchiney, EDF et la Société nationale des Pétroles d'Aquitaine afin de créer une centrale électrique à proximité du gisement de Lacq destinée à alimenter principalement une usine d'aluminium Péchiney et le reste du complexe de Lacq. Ces différents engagements lient les trois sociétés pour une période de 30 ans jusqu'en 1987. La centrale EDF est bâtie à Artix, sur la rive droite du gave de Pau, et commence à fonctionner en 1959 ; Péchiney s’implante à proximité, sur la commune de Noguères. La société fait alors construire pour ses ingénieurs un lotissement au sein de la ville nouvelle de Mourenx, au lieu-dit "du Paloumé".
La production d’aluminium commence en 1960 et en 1963, elle atteint déjà 28 % de la production française. La production annuelle sera ensuite de 100 à 120 000 tonnes d'aluminium. Les conditions de travail sont difficiles et l'usine connaît en 1973 une grève sans équivalent au sein du groupe Péchiney avec un arrêt des cuves pendant 54 jours. Dès le début des années 1980, après les chocs pétroliers, la centrale d'Artix amorce une période de repli du fait d’une perte de rentabilité inéluctable due à la concurrence du nucléaire, du coût du combustible et des dépenses d’exploitation liées à l’usure des installations. Elle s’arrête définitivement en 1987. Côté Péchiney, une phase de récession s’amorce également au niveau international. Avec l’arrêt de la centrale d’Artix et la mauvaise position logistique du site (loin des matières premières et d’un port pour l’exportation), la direction du groupe décide de ne pas moderniser les installations vieillissantes, mais privilégie la création d’une usine à Dunkerque, conjuguant équipement moderne et implantation stratégique. Même si ce choix est rudement vécu en France pour une société nationalisée, il est assumé par l’Etat et l’usine s’arrête en 1991, puis est entièrement démantelée. En 1990, 575 personnes y travaillaient encore. En 2012, la friche industrielle laissée par Péchiney occupe 66 hectares et est toujours en cours de dépollution.