Un tabernacle est signalé au maître-autel dès 1677, date à laquelle l'évêque Jean-Louis de Fromentières ordonne de le garnir "d'une étoffe de soie rouge et blanche". Le meuble actuel, quant à lui, est documenté par une mention du registre paroissial de Bahus-Juzanx (autrefois à la mairie de Montsoué) : "L'an 1728, il fut fait un tabernacle et six chandeliers de bon bois de chêne, le tout doré" pour un coût total de 300 francs. Bien qu'il ne présente pas de détails ornementaux communs avec le retable, exécuté sept ans plus tard par le sculpteur Garat, le tabernacle pourrait toutefois revenir au même praticien. Comme le retable, il témoigne de la remarquable longévité en milieu rural des modèles élaborés dès le dernier tiers du XVIIe siècle par certains grands ateliers régionaux de sculpture, tels ceux de Lescar en Béarn ou d'Asté en Bigorre.
En 1844, tandis que le marbrier Spazzi remplaçait le tombeau d'autel, le doreur aturin d'origine bordelaise Gabriel Roquejoffre (1814-1853) restaura le tabernacle, refit entièrement sa dorure, remplaça quelques éléments de moulures manquants et fournit "un petit trône tout doré pour exposer le St Sacrement sur le tombeau de l'autel, plus deux vases à urne tout dorés pour les y mettre aux deux côtés", ornements qui ne semblent pas avoir été conservés.
Gabriel Roquejoffre (alias Roquejofre ou Roquegeoffre), "doreur sur bois" d'origine bordelaise, installé à Aire-sur-l'Adour (Landes), puis avant 1848 dans la Grande-Rue à Nérac (Lot-et-Garonne). Né à Bordeaux le 23 février 1814, mort à Nérac le 20 septembre 1853 ; fils de Pierre Roquejoffre et de Catherine Ricaud ; marié à Aire-sur-l'Adour, le 16 janvier 1843, à Anne-Aimée Sargos (Aire, 13 septembre 1826 - Nérac, 9 novembre 1851), fille du menuisier Gilles Sargos (1797-1857) et de Marie-Julienne Arthaud (1806-?), couturière, dont il eut deux enfants : Marie (Nérac, 1848-?), en 1870 Mme Jean Beaumont, et Gilles Achille Henri Roquejoffre (Nérac, 1850-?) (source : Geneanet). Il travailla en 1842 pour Doazit (canton de Mugron) et pour Mées (canton de Dax sud), en 1844 pour Bahus-Juzanx (Montsoué).