L'église Notre-Dame de l'Assomption présente un ample chevet au riche décor architecturé inspiré de l'église Saint-Eutrope de Saintes. Elle se démarque des autres églises romanes saintongeaises (Rioux, Rétaud, Talmont-sur-Gironde...) par la sobriété de son décor sculpté.
L'église Notre-Dame de l'Assomption, parfois dénommée par erreur Saint-Vivien, a été construite au 12e siècle. Comme le proche prieuré de Sainte-Gemme, elle est une ancienne dépendance de l'abbaye de La Chaise-Dieu, en Auvergne.
Elle est composée d'une nef unique, d'un transept saillant avec absidioles orientées et d'un profond chœur dont l'abside est semi circulaire à l'intérieur, à pans
coupés à l'extérieur. La présence d'un transept témoigne de l'importance de la fondation - les églises de Saintonge en sont souvent dépourvu. Le chœur allongé, au décor architecturé soigné, est fréquent en Saintonge. Il s'apparente à Saint-Eutrope de Saintes, le plus ancien, ou aux églises de Rioux, Rétaud, Talmont-sur-Gironde... L'ensemble est construit en pierre de taille.
Le chevet, très développé, est l'élément le plus remarquable de l'église. Il est rythmé verticalement par des contreforts-colonnes et divisé horizontalement en trois registres délimités chacun par une corniche et animés par des arcades. Le premier niveau est orné de hautes arcades aveugles en plein cintre. Au registre intermédiaire, chaque pan est ajouré d'une baie en plein cintre inscrite dans une arcade dont l'arc retombe sur des impostes. La partie haute des murs est rythmée par une arcature aveugle à chapiteaux bagués. Les arcs sont monolithes et gravés de faux joints. Les chapiteaux à bague permettent de dater la construction d'avant les années 1150 (les bagues disparaissent dans la seconde moitié du 12e siècle).
La sculpture est très sobrement distribuée autour des baies (décor géométrique) et sur les chapiteaux des contreforts-colonnes. La rareté du décor sculpté différencie l'église de Geay de celles de Rioux ou Rétaud, où la sculpture est abondante.
Le bras sud du transept présente au niveau de la corniche plusieurs modillons sculptés. Quant à l'absidiole sud, quatre "modillons" sont en fait des bases de colonne (3) et un chapiteau, utilisés en réemploi. Ils peuvent provenir d'une église antérieure.
La façade à pignon, très austère, est vraisemblablement la partie la plus ancienne de l'église. Elle est scandée par quatre contreforts plats ; dans l'axe ouvre un sobre portail que surmonte une petite baie en plein cintre. Une seconde porte a été percée dans l'élévation sud de la nef.
Intérieurement, le regard est attiré par les aménagements de la croisée du transept, où se rejoignent la nef, les bras du transept et le chœur. La nef est plus large que les autres parties de l'église. Afin de construire une coupole de plan carré sur la croisée du transept, deux piliers réunis par un arc-diaphragme ont été érigés pour réduire la largeur de la nef.
Les arcs-diaphragmes (arcs surmontés d'un mur transversal) portent la coupole octogonale sur trompes de la croisée. Ils ont été ornés, sous la coupole, d'une arcature aveugle.
Hormis cette arcature, l'ornementation intérieure de l'église se concentre sur les chapiteaux sculptés du chœur, où sont représentés des feuillages, des motifs de vannerie et quelques monstres, et sur plusieurs chapiteaux de la nef (feuillages stylisés et décor géométrique à peine esquissé).
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire