Terres et communaux
AC Saint-Julien-Beychevelle, Registre de 1792 : contributions mobilières et foncières.
-30 juillet 1792 : mention des habitants qui n´ont pas de bétail et donc pas d´engrais pour leurs terres : utilisation des communaux (?) pour amélioration des terres esterilles (?).
-14 mai 1793 (an II) : problème entre grands (une douzaine de grands propriétaires ou laboureurs) et petits propriétaires (les communalistes) pour le pacage des animaux : non contents de faire pacager leur bétail sur 110 journaux de la commune, ils voudraient au préjudice des autres communalistes jouir encore exclusivement d´un barrail de pré d´environ 15 journaux.
-13 septembre 1793 : manque de grain et de farine à l´approche des vendanges.
Considérant que le sol des dites communes (Saint-Julien et Senessan) est composé en vigne, lequel ne peut donner aucune denrée de première nécessité ;
Considérant combien peut devenir funeste aux habitants de cette commune le dénuement de toutes espèces de denrées de la première nécessité et réfléchissant aux moyens d´éloigner les [?] de la famine qui nous menace (...) ;
Il sera fait une souscription entre tous les propriétaires et biens ruraux à cette commune, dont le montant sera employé aux achats des blés dans les communes excédant leurs provisions. La moitié des achats sera remise dans des greniers où la dite municipalité indiquera pour être distribué entre les habitants de la dite commune et payé à prix du coût seulement par le consommateur des dits blés et farine ; l´autre moitié des dits achats seront répartis aux souscripteurs au prorata de leur souscription pour subvenir aux approvisionnements qu´exigent leurs biens (?).
-24 octobre 1793 : le conseil général de la commune de St Julien et Senessan, rassemblé dans (?), après avoir pris lecture du décret de la convention nationale en date du 4 mai 1793 ;
Considérant combien cette commune est dépourvue de toute espèce de subsistance et que la majeure partie des habitants se trouvent dans un dénuement le plus affreux et dans l´impossibilité pour le moment de s´en (?) procurer et nulle part.
Considérant que le peu de grain qu´il s´est récolté dans cette commune a été en partie dans un besoin très urgent réparti entre les plus nécessiteux mais qu´il se pourrait que quelques uns auraient fait des déclarations fausses et en auraient des provisions, plus ou moins forte et que la circonstance du temps présente nous force vu la nécessité urgente de faire des visites domiciliaires pour prendre une partie des dits grains ou farine restant pour y être distribué entre les plus nécessiteux.
AC Saint-Julien-Beychevelle, Registre délibérations du conseil municipal 1844-1848.
-15 juillet 1860, demande de partage des communaux.
Les habitants de St Julien exposent qu´ils jouissent au nombre d´environ 63 de terrains reconnus communaux de section en nature de prairie d´une contenance de 60 ha environ situés sur le bord du fleuve de Gironde, et cela comme leurs pères en ont joui sans trouble ni empêchement depuis le 22 février 1778, époque à laquelle ces communaux leur furent concédés par feu M. D´Abadie ; que le but de cette concession était que tous les donataires puissent en jouir également, que le mode de jouissance actuel ne remplit pas cette condition ; qu´il est donc important à l´exemple de plusieurs communes du Médoc d´aviser au plus tôt à donner à chacun satisfaction, un seul moyen tend efficacement à cette fin : le partage par chaque habitant ayant feu et lieu ou simplement une maison à titre de propriété ; que la vente ou la mise en ferme serait ruineuse pour la majorité des ayant droits ; qu'il peut y avoir des inconvénients au partage mais le plus grand inconvénient qu´il faut éviter même au pris de quelques sacrifices, c´est l´exclusion d´un certain nombre d´individus de la jouissance de leurs droits ; qu´on avait prétendu que ces communaux n´étaient pas compris dans la catégorie de ceux désignés dans les circulaires des 28 mai 1854 et 3 avril 1856 ; qu´en supposant qu´on soit dans le vrai, ce qui est fort douteux, est-il rationnel que ces terrains d´une si grande richesse restent là sans culture, abandonnés pour ainsi dire et ne servent qu´au pacage de quelques animaux aujourd’hui surtout que le gouvernement par tous les moyens possibles tâche de donner un nouvel essor à l´agriculture ; que d´ailleurs pourquoi la commune continuerait-elle à refuser le partage, que retire-t-elle en effet chaque année de cette vaste étendue de terrain ? 700 francs peut-être produit d´une taxe sur chaque tête de bétail, tandis que les ayant droit s´obligeraient s´ils obtenaient le partage à payer à la commune en quatre annuités chacun par portion égale une somme de 20000 francs ce qui constituerait une rente annuelle de 1000 francs ; qu´ils espèrent donc que M. le Préfet voudra bien accueillir favorablement leur demande dont le sort jusqu´ici n´a pas été heureux (...).
Divers
AC Saint-Julien-Beychevelle, Registre de délibérations du conseil municipal 1793-1794.
-État des ouvriers existant dans la commune de Saint-Jullien, pour réquisition, 21 prairial an 3.
Forgerons :
Pierre Reynaud, procureur de la commune exempt.
François Reynaud tenant la forge de son frère qui ne peut plus travailler vu qu´il a un bras cassé.
Jean Allere, Marie et trois enfants.
Pierre Lagarde, garçon.
Pierre Baquey, garçon et ayant sa mère.
Charpentiers de haute futaye :
Bernard Reynaud employé à Arcins au chantier de la république.
Bernard Eysson, idem.
Jn Maurin, idem.
Dd Eysson fils, idem.
Charrons :
Pierre Camin : marié et 4 enfants en bas âge.
Marins :
Jacques Martin, propriétaire de bateau requis pour les fourrages, marié, 2 enfants et un au service, invalide ayant une jambe (?) cassée en deux endroits.
Jean Vergne, syndic et propriétaire, marié et 4 enfants, un au service.
Jean Garabey navigant par provision ? boulanger de son état.
AC Saint-Julien-Beychevelle, Registre délibérations du conseil municipal 1844-1848.
-mention de pêche dans les communaux, dans l´abreuvoir commun connu plus particulièrement sous le nom des sablières.
-14 novembre 1854 : nomination de sœurs communales (sœurs de la Doctrine Chrétienne de Bordeaux).
-12 juillet 1857 : projet d´élargissement du chemin de Beychevelle au port Bouey (?).
-mention du chemin vicinal n°6 qui conduit de la croix de Sauney (?) à la pelouse.
-1862 : chemin de la pelouse au port de St Julien : le chemin vicinal n°7 par priorité n°13 (...) est dans un très mauvais état de viabilité ; que ce chemin qui entoure le bourg dans toute la partie est et nord sert souvent à cause de sa proximité pour les offices religieux et notamment pour les processions.
AC Saint-Julien-Beychevelle : Registre délibérations du conseil municipal 1927-1942.
-11 septembre 1932 : M. le Maire fait connaître au conseil qu´une partie des prairies communales de Saint-Julien dont il a fait opérer des sondages, serait très propice à la culture du tabac.
-22 mars 1936 : arrachage de vigne ; indemnités.
-9 août 1936 : assainissement des marais de Beychevelle : état inutilisable : n´y poussent que des roseaux suite aux inondations continuelles.
-16 octobre 1938 : dénomination de Saint-Julien-Beychevelle au lieu de Saint-Julien.
-27 octobre 1938 : le Médoc viticole tout entier est dans le plus profond désarroi qui a pour conséquence la destruction des vignes d´année en années avec une célérité vertigineuse qui fait entrevoir à pareille allure le voisinage de la destruction totale, sauf peut-être quelques îlots. En 30 ans, les vignes sont passées de 700 hectares à 400 hectares sur la commune : proposition de créer une école de viticulture.