La construction d'un nouveau pont à Taillebourg, sur le chemin de grande communication n° 83 de Semussac à Saint-Jean-d'Angély, fait l'objet de demandes répétées de la part de la population dans les années 1870-1880. Un projet est approuvé par le Conseil général en 1880, mais le choix de l'emplacement est remis en cause par le service vicinal qui opte pour une situation en amont, plus proche de la gare. Il faut attendre juillet 1891 pour que le pont, situé près du port, à une dizaine de mètres en amont du premier pont, soit ouvert à la circulation. Ce pont est placé en aval du passage de bac qu'il est destiné à remplacer, et au débouché de la chaussée Saint-James sur la rive gauche.
L'adjudication des travaux de maçonnerie est faite, le 22 octobre 1885, en faveur de P. Vazeille, ingénieur civil et entrepreneur. La construction du tablier métallique est adjugée quant à elle, en août 1890, à la maison parisienne Moisant, Laurent, Savey et Compagnie. L'ouvrage est doté d'une travée mobile, qui tourne du côté de la rive droite de façon à ne pas nuire à la navigation. Les piles sont fondées à l'air comprimé sur le rocher à une cote de - 15 mètres.
Un quai est bâti le long de la passe marinière pour faciliter le halage et l'amarrage des bateaux, ce qui entraîne la démolition d'une cale. Ce quai et la culée du pont sont fondés sur pieux à la cote - 10,80 mètres. Au moment de la construction du pont, réalisée sous la responsabilité de l'agent-voyer de l'arrondissement de Saintes, Emile Boinot, le lit de la Charente fait l'objet de travaux d'approfondissement au niveau de la passe marinière.
L'agent pontier chargé de la manoeuvre du pont est logé dans une maison située à proximité, sur la place autrefois appelée Guignette et qui se nomme aujourd'hui "place du Pontier".
Lors de sa construction, on estime que ce pont doit comprendre deux voies de circulation pour répondre aux besoins d'une commune située à la jonction de deux chemins de grande communication et disposant d'une gare dotée d'une double branche de chemin de fer. En 1894, on compte le passage de 108 véhicules par jour sur le pont et la section du chemin de grande communication n° 83.
En 1902, le pont fait l'objet de travaux de consolidation pour permettre l'établissement de la ligne du réseau secondaire de voies ferrées entre Taillebourg et Saint-Porchaire. Démoli à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les troupes allemandes, il est reconstruit de façon provisoire par l'Entreprise générale charentaise à Rochefort.
Au début des années 1980, un nouveau pont est construit en amont du pont mobile qui est alors démoli.
Chargée de mission entre 2004 et 2018.