Les peintures de la nef (vaisseau central et collatéraux) et du transept constituent la dernière phase de la décoration entreprise dans la nouvelle église Saint-Jacques par le peintre montois Louis-Anselme Longa (1809-1869), après celles des chapelles de la Vierge et de saint Martin (1856-1857) et du chœur (1865). Comme l'indiquent la signature au bas de la Vierge de pitié et l'inscription commémorative apposée au-dessus de la rose occidentale, les travaux furent achevés en 1867, deux ans avant la mort de Longa.
Comme pour ses peintures du chœur, c'est au décor d'Hippolyte Flandrin (1809-1864) à l'église Saint-Vincent-de-Paul à Paris (1848-1853) que Longa emprunte les scènes des deux Prédications du mur occidental de la nef. Cette œuvre de Flandrin avait été popularisée par un album in folio de gravures originales publié chez Haro en 1855, dont un exemplaire fut inventorié dans l'atelier de Longa en 1870, en même temps que neuf aquarelles préparatoires à l’exécution du décor de Tartas. Le recours à des lithographies en noir explique évidemment les coloris entièrement différents de ceux de Flandrin. La peinture de Saint-Vincent-de-Paul est située sous la tribune d'orgue de l'église, disposition également reprise par Longa. Les deux mêmes scènes hagiographiques de Flandrin devaient être reproduites (en grisaille) en 1879 par le moine Jérôme Mondan à l'église Saint-Paulin de Montjoyer (Drôme, réf. IM26000257).
La scène de la Déploration du Christ est en revanche, comme la plupart des compositions du chœur et des deux chapelles, inspirée de l'œuvre du peintre nazaréen Friedrich Overbeck (1789-1869) : il s'agit d'une adaptation de la Mise au tombeau gravée en 1844 par Friedrich August Ludy (1823-1890/96) et publiée en 1851 par August Wilhelm Schulgen dans l'ouvrage L'Évangile illustré. Quarante compositions de Frédéric Overbeck gravées par les meilleurs artistes de l'Allemagne.
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Le décor tarusate se présentait à la fin du XXe siècle dans un état très détérioré, surtout celui du mur gouttereau du collatéral nord, presque entièrement détruit par des infiltrations d'eau. Une première restauration, menée par Jacqueline Caccamo vers 1990-1991, a été suivie par de nouvelles dégradations puis, à partir de 1999 et du classement de l'édifice au titre des Monuments historiques, par une vaste campagne de restauration due à l'atelier bordelais Dufon sous la direction de l'architecte Stéphane Thouin.
Peintre né à Mont-de-Marsan le 4 avril 1809 et mort dans la même ville le 13 décembre 1869 ; fils cadet de l'orfèvre Jacques Longa (1769-1822) et petit-fils par sa mère de l'orfèvre montois Joseph Lacère (1731-1810) ; frère puiné de l'orfèvre-bijoutier Jean-Baptiste Longa (1797-1861). Élève de Paul Delaroche à l'École des beaux-arts de Paris, puis réinstallé en 1848 à Mont-de-Marsan, où il exerça les fonctions de professeur de dessin au collège, puis au lycée impérial à partir de 1866. Sur les Longa, voir : ABBATE Simone, Louis-Anselme Longa, 2008.