Ces tableaux en pendant, illustrant deux scènes de l'Enfance du Christ, ont été repérés, en mauvais état, dans le vestibule de l'église lors d'un pré-inventaire en 1991. Ils ont disparu depuis lors, sans doute supprimés à l'occasion de la restauration intérieure de l'édifice en 1993-1994. Leur trace, comme celle de quatre autres tableaux également inventoriés en 1991, n'a pu être retrouvée lors de l'enquête de 2021. Aucune de ces toiles n'est mentionnée dans l'inventaire de l'église en février 1906 (mais celui-ci semble incomplet).
Les œuvres s'inspiraient de deux compositions de l'école nazaréenne allemande du milieu du XIXe siècle. L'Adoration des mages dérive d'une gravure d'Heinrich Nüsser d'après Johann Friedrich Overbeck (1789-1869), publiée en 1851 dans le célèbre recueil L'Évangile illustré. Quarante compositions de Frédéric Overbeck gravées par les meilleurs artistes de l'Allemagne (August Wilhelm Schulgen). Son pendant est, quant à lui, copié d'après une estampe éditée à Düsseldorf par la "Société pour la propagation des bonnes gravures religieuses" (Verein zur Verbreitung religiöse Bilder in Düsseldorf) et reproduisant le cycle de peintures exécuté par une équipe d'artistes nazaréens à l'église Saint-Apollinaire de Remagen (Westphalie-Palatinat) : en l'occurrence, le Jésus parmi les docteurs de Franz Ittenbach (1813-1879), gravé en 1856 par Johann Friedrich Vogel (1829-1895).
Les deux mêmes modèles ont été également exploités en 1865, pour son décor du chœur de l'église Saint-Jacques de Tartas, par le peintre montois Louis-Anselme Longa (1809-1869), dont l'œuvre des Nazaréens allemands fut une constante source d'inspiration. La qualité médiocre des tableaux de Samadet - leur état et d'éventuels repeints ont pu fausser leur perception - n'interdit pas une attribution à Longa, dont une partie de l'œuvre (notamment les copies) présente parfois une facture assez relâchée, ce dont témoigne le catalogue établi par Simone Abbate en 2008.
Peintre né à Mont-de-Marsan le 4 avril 1809 et mort dans la même ville le 13 décembre 1869 ; fils cadet de l'orfèvre Jacques Longa (1769-1822) et petit-fils par sa mère de l'orfèvre montois Joseph Lacère (1731-1810) ; frère puiné de l'orfèvre-bijoutier Jean-Baptiste Longa (1797-1861). Élève de Paul Delaroche à l'École des beaux-arts de Paris, puis réinstallé en 1848 à Mont-de-Marsan, où il exerça les fonctions de professeur de dessin au collège, puis au lycée impérial à partir de 1866. Sur les Longa, voir : ABBATE Simone, Louis-Anselme Longa, 2008.