Un moulin à blé et à foulon est bâti à l'emplacement d'un moulin à papier à trois roues hydrauliques édifié en 1603 et autorisé par Henri IV. Avec les Grands-Moulins, qui lui font face sur la rive droite de la Gartempe et partagent le même barrage, le moulin des Dames est figuré sur une édition de la « figure de la ville faux bourgs de Montmorillon en 1605 » avec pour légende " moulin à papier contentieux ". Il dépendait du prieuré de Villesalem à Journet.
Sur un plan de 1834, le moulin situé sur la rive est identifié comme un moulin à écorce, appartenant aux sieurs Dufour, Lhuilier et Opterre. Le moulin situé sur l'îlot appartient au sieur Piaud.
Le moulin est reconstruit après un incendie en 1857.
Un plan de 1858, réalisé à l'occasion de la construction d'un nouveau barrage en aval (moulin des Fosses-Blanches à Montmorillon) présente :
- sur la rive gauche de la Gartempe un moulin à tan appartenant au sieur Piaux père et une scierie mécanique avec son séchoir appartenant aux sieurs Vigier Frères, associée à une roue ;
- au centre de l'îlot, vers le nord, un bâtiment inachevé appartenant au sieur Piaux et vers le sud une usine à blé appartenant au sieur Piaux père, associé à une roue côté ouest de l’îlot ;
- sur la Gartempe, à l'est de l'îlot, un ancien moulin à foulon du sieur Piaux, associé à une roue côté ouest.
En 1881, Léonard Piaux installe dans le moulin à foulon une carderie, une teinturerie et une filature. A côté sont regroupés une scierie, un moulin à tan et à blé. La filature cesse son activité en 1909. En 1918, c'est un moulin appartenant à M. Beaugier et Magnon, qui est transformé par la suite en minoterie. Puis, une blanchisserie industrielle tenue par René Mahieu s'y installe en 1927, équipée de machines pour le lavage, le repassage et le glaçage du linge provenant des villes environnantes, de Poitiers et de Châtellerault. L'ancien moulin à foulon du côté est est alors partiellement reconstruit. Puis, s'y effectue l'ensachage de la farine fabriquée aux grands moulins de Montmorillon. Toute activité industrielle cesse en 1969, et les bâtiments sont soit démolis, soit convertis en logement.
En 1931, la blanchisserie dispose d'une force hydraulique de 30 ch suppléée par l'électricité en cas de basses eaux.
En 1931, la blanchisserie emploie 40 personnes.
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire