Ce domaine est une dépendance du fief de la Haute-Baine. Dans les années 1630, ce dernier est détenu par Jean Goy, procureur du roy au siège présidial de Saintes. Les bâtiments sont alors décrit comme "maisons, autres bastiments, basse court, jardin, quereux, ouches et aubaries y joignant, vulgairement appelée la Basse Baine." Les moulins n'en font alors pas partie et appartiennent aux frères Charles et Jacques Duval. La tour d'escalier hexagonale pourrait dater du tournant des 15e-16e siècles, tandis que le portail est surmonté d'une clé gravée de la date 1675 (date vraisemblable du corps de bâtiment accolé à la tour).
Le fief de la Haute-Baine semble démembré et, par la suite, la propriété de la Basse-Baine passe, par les femmes, aux familles Raboteau à la fin du 17e siècle, de la Lande, Gentil de Brassaud, de Beaumont d'Echillais, puis à Louis de Mânes (ou Demane). C'est ce dernier, semble-t-il, qui entreprend de nombreux travaux dans les années 1770 et achète les moulins, en 1781, pour les réunir au domaine. A la Révolution, il émigre et ses biens sont vendus comme nationaux. Ils sont acquis par Jean-Roger Boulanger, de Saintes, l'orangerie ayant déjà été cédée au sieur Viaud, également saintais. Avant 1812, la propriété est passée des Boulanger aux Rogé (ou Roger). Cette famille fait édifier une maison à l'ouest de la demeure historique dans le courant du 19e siècle, et, un peu avant 1890, une distillerie et un magasin (il s'agit vraisemblablement du bâtiment édifié entre la demeure et la laiterie). Parallèlement, l'orangerie a été transformée en habitation appartenant aux Tardy, puis aux Pourcelet.
En 1890, M. Roger, pharmacien à Angoulême, cède le domaine à Joseph Raïssac, percepteur à La Couronne (Charente). Dès 1893, la distillerie et le magasin sont transformés en bâtiment rural. Resté aux mains de la famille Raïssac depuis quatre générations, la propriété est désormais scindée en trois entités.