Durant les Trente Glorieuses, en plein essor de la démocratisation des séjours de vacances à l'attention des classes sociales les plus modestes, l'Association populaire familiale de Bayonne commande la construction d'un village vacances sur les hauteurs de Laruns. Ce site au panorama exceptionnel constituait pourtant une solution de repli pour l'association qui souhaitait initialement construire un équipement d'accueil pour familles ouvrières et populaires à Gourette, idée abandonnée pour des raisons économiques et techniques. La délocalisation de ce projet vers Laruns est fortement approuvée par le directeur départemental de l'Action sanitaire et sociale qui vante les avantages du site, propice aussi bien aux séjours d'été que d'hiver. Par ailleurs, le projet est unanimement soutenu par les élus de la commune, qui le jugent "parfait", et ceux du département en raison de son intérêt à la fois économique et social.
Dès lors, un premier projet de "maison familiale de vacances" est réalisé en 1965, puis remanié en 1966, par l'atelier d'architecture que dirige Bernard Casnin, architecte très actif entre les années 1950 et 1990. Le montant du projet atteint alors la somme considérable de 1.530.000 francs. Le terrain d'implantation de l'édifice, rassemblant à l'époque quatre parcelles cadastrales, est vendu par Gaston Berdou le 19 février 1966 pour un montant de 50.000 francs. La commune de Laruns s'engage dans le même temps à bitumer la voie vicinale empierrée menant à la parcelle et assurer à ses frais le raccordement au réseau électrique.
Sur un terrain de plus de 18.000 m2, l'édifice est, à l'origine, approvisionné en eau par une source située en amont et analysée par la délégation départementale du ministère de la Santé et de la Population. La municipalité accorde à l'époque l'autorisation d'évacuation des eaux usées dans le cours d'eau le plus proche. Le maître d’œuvre se charge de livrer l'intégralité des équipements et du mobilier du bâtiment, y compris les équipements sportifs (filets de volley-ball, balançoires, toboggan). Après avoir changé de propriétaire privé, l'édifice, dont le PLU de 2018 préconise une reconversion en hébergement touristique avec restauration, se trouve désormais à l'état d'abandon malgré son intérêt architectural et son important potentiel de réhabilitation.
Association d'entraide sociale active durant les Trente Glorieuses et domiciliée alors 63 rue Bourgneuf à Bayonne.