Un maison figure sur le plan cadastral de 1831 à l'emplacement du parvis de l'actuelle mairie. D'après la matrice cadastrale, en 1848, la commune acheta cette maison, qui s'appelait alors "Jaureguia", pour abriter la mairie, le logement de l'instituteur et l'école pour les garçons. D'après le plan d'état des lieux dessiné à l'occasion de cette acquisition, cette maison se composait de deux corps de bâtiment. Le plus grand, orienté à l'est vers la place, comportait un rez-de-chaussée, un étage carré, un étage sous comble et une toiture à deux pans dissymétriques. Accessible depuis la façade latérale nord, un vestibule central desservait, à l'est, les pièces de vie (salon, cuisine, salle), à l'ouest, l'écurie et, par un escalier en équerre, l'étage supérieur. Ce dernier était pourvu de 4 chambres et de 2 alcôves. Adossé au mur pignon ouest de la maison, le second bâtiment formait un retour d'équerre du côté de la rue. Quasiment aveugle, il était pourvu de deux portes qui desservaient le pressoir et le fournil.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, la mairie et le logement de l’instituteur furent installés dans la maison principale et l'école des garçons fut aménagée dans le second bâtiment. Ces travaux sont visibles sur plusieurs cartes postales datant de la fin du 19e siècle. En comparant le plan d'état des lieux et les cartes postales, on constate que la composition de la façade principale donnant sur la place fut majoritairement conservée. Au rez-de-chaussée, le logement de l'instituteur fut aménagé au sud, avec un accès à l'est, une fenêtre initiale ayant été transformée en porte. Les bureaux de la mairie occupaient alors la partie centrale. A l'étage, au centre, une fenêtre fut transformée en porte-fenêtre ouvrant sur un balcon.
D'après le registre des délibérations, en mai 1904, le conseil municipal déplora le mauvais état de la "maison commune" comprenant la mairie et le logement de l'instituteur et celui de la secrétaire. Il vota pour sa réfection et pour la création d'une salle de police et d'un dortoir réservé aux indigents. En 1905, la municipalité décida en conséquence de transformer l'écurie et le grenier qui la surmontait en logement pour l'instituteur-adjoint et de rénover le logement de l'instituteur. Ces travaux, qui consistèrent notamment à ouvrir la façade nord et à créer une nouvelle distribution grâce à l'aménagement de cloisons, sont illustrés par un plan de 1905 et la nouvelle élévation apparaît sur une carte postale datant du 1er quart du 20e siècle. En 1910, le nouveau bureau de poste fut construit dans le jardin de la mairie (parcelle 476, section D, plan cadastral de 1831). Il était accolé à la façade ouest de l'école des garçons construite en 1901 dans la continuité de l'aile en retour d'équerre de la maison "Jaureguia".
D'après plusieurs cartes postales anciennes, on peut constater par ailleurs que la porte située à gauche sur la façade principale était surmontée d'une enseigne indiquant la présence des "coopérateurs du Pays Basque et de l'Adour". Cette société coopérative de consommation, créée en 1916, possédait 51 succursales dont une à Bidart. Elle regroupait des sociétaires avec pour objectif d'acheter en gros des biens de consommation.
Toujours d'après le registre des délibérations, en décembre 1936, la municipalité décida de construire un tout nouveau bâtiment pour accueillir la mairie. L'architecte Henri Rateau, qui venait de terminer le groupe scolaire, fut chargé du chantier. Il choisit de bâtir le nouvel édifice en retrait par rapport à l'alignement initial figurant sur le cadastre ancien, afin de le doter d'un véritable parvis mettant en valeur la nouvelle façade. Ce projet participa au programme d'embellissement du village dont le quartier de la place était classé depuis 1927 "station de tourisme" depuis 1927. Le parti pris du style régionaliste basque s'inscrivait par ailleurs dans le renouvellement de la création architecturale alors en vogue sur la toute la côte basque depuis le début du siècle.
Chargée d'inventaire du patrimoine bâti à la mairie de Bidart.