Les cartes d'Ancien Régime depuis la fin du 17e siècle, représentant tout ou partie du territoire communal actuel, figurent déjà du bâti sur les croupes bordant l'estuaire, mais aussi dans le secteur de marais récemment asséché et mis en culture, sur des parcelles aux noms caractéristiques. Pour autant, les constructions de cette époque sont rares : sur les 148 maisons repérées dans le bourg et les écarts, seules une vingtaine conserveraient des éléments de cette période (maçonneries, baies à arc segmentaire délardé, corniches, décors...). L'indication la plus ancienne de construction concerne la maison de maître du Domaine de La Paillerie, dont l'état initial daterait de 1727. Des maisons jumelées du 3e quart du 18e siècle, situées au lieu-dit le Port, se singularisent par la qualité de leur mise en œuvre. Pour plusieurs maisons, la datation n'a pas pu être précisée entre la fin du 18e siècle et le début du 19e siècle.
Le plan cadastral de 1827-1828 montre un bâti dispersé dans le marais et déjà dense dans les écarts. L'habitat est généralement constitué de petits logis et de dépendances juxtaposées. Si la plupart des maisons figurent déjà sur le plan, une majorité d'entre-elles semblent reconstruites ou remaniées après 1850 : elles représentent environ la moitié des repérées. Les données relevées dans la matrice cadastrale couvrant la période de 1830 à 1890 confirment les observations de terrain : les constructions nouvelles sont importantes entre 1856-1860 et, surtout, entre 1876 et 1880, les augmentations de constructions, moins nombreuses, sont surtout signalées entre 1861-1865 et 1871-1875. Quant aux démolitions, elles interviennent principalement entre 1866-1870 et 1876-1880. Cette phase de renouvellement du bâti est à mettre en relation avec le développement agricole du territoire, en particulier avec l'essor de la viticulture. Plusieurs maisons de maître sont ainsi mentionnées à la tête de crus entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, à l'exemple du Domaine du Bois Cormier.
Les maisons datant de la première moitié du 20e siècle repérées sont au nombre de 25. La plupart de celles du début du siècle, à l'image des logis juxtaposés des Hérits, ne se démarquent pas véritablement du bâti antérieur. Ce type de construction perdure jusqu'aux années 1940, comme le montre l'exemple de la maison aux Pâques, parallèlement à des réalisations aux allures de villas de villégiature, telle la maison du Fief de Bouinot, ou à des formes plus caractéristiques de l'esthétique de l'entre-deux-guerres, comme au Château le Pinier ou à la maison du 16 avenue de la République. En outre, sur les 18 dates portées relevées sur des bâtiments, 12 concernent cette période : on les trouve sur les façades (6) mais aussi sur les dépendances (4) telles que les granges et les hangars, notamment au Marquet et aux Loges. Par ailleurs, l'enquête orale a permis de consigner plusieurs noms de maîtres d'œuvre ayant œuvré dans la commune à cette époque : Pierre Verdon à Lardiller, Léonce Lauquier au Château, Mazure au Buchaud, André Dubois aux Loges, Sauzeau au Pinier.