La première pierre de l'hôtel du Grand Turc est posée à l'initiative de Pierre Antoine Joseph de Bois-Juzan en 1837, ce dont atteste la date figurant sur l'agrafe de la porte latérale. En raison des difficultés de la succession de ce dernier, ayant conduit à une procédure judiciaire entre 1841 et 1846, le chantier est suspendu au cours de cette période puis relancé après le rachat de la propriété par la comtesse de Barraute. C'est pourquoi l'hôtel inachevé ne figure pas sur le plan cadastral de 1846. Les travaux d'achèvement sont commandés par la famille de Barraute vers 1849 dans le cadre de leur chantier de rénovation pour développer le site thermal.
Sous le Second Empire et la Troisième République, l'hôtel figure sur l'ensemble des documents iconographiques produits à des fins promotionnelles, tels que les lithographies publicitaires des années 1860-1870 et les cartes postales du début du 20e siècle où il arbore son enseigne en lettrage noir. L'édifice fait partie intégrante de l'offre d'hébergement de la station aux côtés de l'hôtel de la Poste et de l'hôtel du Mogol, notamment dans les dépliants touristiques comme celui destiné à la clientèle russe en 1899.
L'hôtel du Grand Turc est réquisitionné une première fois au cours de la Première Guerre mondiale afin d'accueillir les blessés au sein d'une structure nommée "hôpital complémentaire de Saint-Christau". L'état des lieux élaboré par l'architecte Jules Noutary en 1915, en plus de dégradations, renseigne quoique superficiellement sur ses décors, qui se composaient de peinture à l'huile et de tapisseries, habituelles des constructions de la seconde moitié du 19e siècle.
L'établissement change de nom pour devenir l'hôtel du Parc vraisemblablement en 1926 alors que l'exploitation du site est confiée à la Société des Établissements thermaux de Saint-Christau. Comme l'ensemble des hôtels de la station, celui du Parc bénéficie d'un cadre paysager pittoresque et paisible et il est desservi par le restaurant du Parc et sa cuisine de haute qualité. Le rez-de-chaussée, dans un état inégal, est alors doté de mosaïques et de parquets au sol, de tapisseries, de badigeon de peinture et de plafonds à corniche. Les suites, dans les étages, sont ornées de tapisseries et de peintures.
En 1939, l'hôtel compte de nouveau parmi les équipements de Saint-Christau réquisitionnés afin d'accueillir, cette fois, les réfugiés de la Guerre civile espagnole, en particulier ceux recueillis par le Comité de Secours aux Basques qui en négocie le remaniement pour accroître la capacité d'accueil et atteindre ainsi 700 réfugiés sur l'ensemble de la station. Mais c'est surtout l'occupation allemande, entre 1943 et 1944, qui entraîne des dégâts. Comme pour toute réquisition due à des conflits militaires - ce qui survient dans la plupart des stations thermales béarnaises dans la première moitié du 20e siècle -, un état des lieux très précis est réalisé au moment de la prise de possession du site.
Le 15 septembre 1949, le récapitulatif des dégâts immobiliers subis par les immeubles réquisitionnés suite à la Seconde Guerre mondiale, dressé par l'architecte Fernand Noutary, constate que les équipements de Saint-Christau ont subi d'importantes dégradations. Dans le cas de l'hôtel du Parc, le devis s'élève à 70.000 francs, une somme considérable qui n'atteint pas cependant le montant des détériorations à l'hôtel de la Poste (plus d'un million de francs), à l'hôtel du Mogol (1,6 millions de francs) ou même au casino (317.000 francs), et plus globalement pour l'ensemble de la station (près de 5 millions de francs). Aussi de nombreux travaux sont-ils effectués entre 1949 et 1953 sous le contrôle de Fernand Noutary, comme le remplacement des papiers peints dans les chambres ainsi que le nettoyage et l’encaustiquage des parquets.
Suite au rachat du domaine thermal par la Société Thermale de Saint-Christau en 1951 puis à l'exploitation et à l'acquisition par la famille Barthélémy (future Chaîne Thermale du Soleil) à partir de 1964, il perpétue de nos jours sa fonction hôtelière originelle sous le nom de Résidence du Parc en proposant à la location des suites et appartements. Durant les Trente Glorieuses, sa couverture a été abaissée sans pour autant modifier la configuration intérieure, convertissant ainsi les baies du dernier niveau en lucarnes.
Architecte à Pau (14, rue Valéry-Meunier), ancien élève de l'école des Beaux-Arts. Père de l'architecte départemental Fernand Noutary.