La résidence Beauséjour est situé sur l'emplacement occupé depuis le 18e siècle par deux cabanes dont la première, plus près de l'église, était dédiée à un débit de vin et la seconde, dite de l'Empereur, servait d'hébergement. Ce type de construction accueillait les curistes avant les bâtiments plus confortables du siècle suivant. La rampe d'escalier, avec son départ sculpté, ses barreaux fins et son monogramme DL, date vraisemblablement de ce bâtiment d'origine. Une construction apparaît ensuite au même endroit dans l'état des lieux des cabanes des Eaux-Chaudes en 1805, où elle appartient à Dumoulin, nom correspondant probablement au monogramme de l'escalier, encore mentionné dans le cadastre de 1815.
A partir des années 1830, Monthelier puis Gorse illustrent à cet endroit un édifice se rapprochant de sa configuration définitive, caractéristique des constructions des Eaux-Chaudes alliant influences urbaines et vernaculaires. L'édifice, l'un des plus imposants de la station, compte déjà sept à huit travées sur l'élévation donnant sur les thermes - la façade alignée sur la route nationale a été remaniée. En 1841, la pension Dumoulin figure parmi les "logements convenables" recensés dans les guides de la station.
Durant les années 1880, elle appartient à Jean-Baptiste Lanne, négociant à Oloron, puis elle est acquise en 1897 par Léon Claverie, domicilié à Escou, puis en 1911 par Rémy Lalanne, qui y perpétue l'activité hôtelière. Dans les années 1930, l'hôtel Beauséjour propose 25 chambres et des "arrangements pour les familles", sans doute une modulation d'appartements, chambres individuelles, repas et pension complète. Le cabaretier Abel Lacroix y installe l'hôtel Beauséjour en 1943, mais l'établissement retombe rapidement entre les mains de la famille Claverie.
Joseph Claverie dépose une demande de permis de construire annulée suite à son décès en 1954 puis renouvelée - et de nouveau annulée - par sa veuve l'année suivante. Ce n'est finalement qu'en 1961 que cette dernière, au côté de Jean Claverie (fils ?), établi rue Castetnaut à Pau, finalise cette démarche. Le permis de construire accordé le 15 mai 1961 et renouvelé le 13 juillet 1962 porte sur le remaniement de l'ancien hôtel en appartements privés. L'édifice adopte dès lors le nom de "Résidence Beauséjour". C'est probablement lors de cette campagne de travaux que la galerie du premier étage du côté de la route nationale est fermée.
Le bâtiment a été investi par l'Entraide Sociale dans les années 1960, ce qu'illustrent notamment la plaque avec la citation de Russell dans le vestibule (identique à celle de l'établissement thermal) et les carrelages apposés sur les murs des parties communes, identiques à ceux des autres propriétés contemporaines de cette association aux Eaux-Chaudes (par exemple, maison Frotté, hôtel du Midi, hôtel de France) et à Eaux-Bonnes (hôtel de la paix, maison Bonnecaze).