Premier établissement à l'entrée de la station, l'hôtel de France est mentionné par Adolphe Moreau comme l'un des hébergements les plus confortables de la station au début des années 1840. Il est mentionné sous le nom de "maison Lafaille" en 1853 dans le rapport du médecin thermal Izarié, qui signale la dangerosité des environs de l'édifice et l'urgence d'y installer un réverbère "à cause des accidents du terrain et des nombreuses personnes qui passent constamment". L'édifice apparaît dans la documentation iconographique - notamment sur une lithographie de Pierre Gorse - dans la décennie 1850. En 1869, les plans des lieux établis par Turon pour l'acquisition du terrain voisin par Larrouy évoquent l'hôtel comme propriété Peyrevidal. L'édifice originel est alors complété de deux écuries séparées par une cour. Joseph Peyrevidal fait également édifier une remise neuve en 1875. D'après le document de révision des propriétés bâties des Eaux-Chaudes et de Gabas établi en 1894, il semble qu'au milieu des années 1880, l'hôtel fasse l'objet d'importants travaux d'agrandissement correspondant vraisemblablement à la partie gauche de l'édifice actuel.
A cette époque, l'hôtel de France, alors considéré comme le palace des Eaux-Chaudes, participe activement aux animations de la station, en contribuant aux fêtes publiques, en organisant des bals et même en apportant son concours pour l'organisation des élections municipales et législatives.
L'établissement est victime du déclin de la station thermale amorcé dans les années 1880. En 1894, le document de révision des propriétés bâties des Eaux-Chaudes et de Gabas présente la majorité des propriétaires de la station comme "des artisans qui ne sont parvenus à édifier leurs maisons et à les meubler qu'au prix des plus grands sacrifices" et qui, surtout, n'ont pas ouvert leurs portes aux étrangers depuis deux décennies et, en particulier, depuis le choléra des années 1884-1885. Dans ce contexte, l'hôtel de France, estimé à 80.000 francs meubles compris, est vendu judiciairement en 1894 pour la somme 37.000 francs. Il est acquis par Pierre Paul Apalaspé, propriétaire à Viodos, qui exploite également, depuis peu, l'hôtel Continental à Eaux-Bonnes. Son annexe, datant du milieu des années 1880, est vendue aux enchères pour 10.000 francs malgré son estimation de 50.000 francs. En 1900 et 1905, l'établissement hôtelier poursuit ses activités antérieures. De petits bals ont lieu à l'initiative du docteur Verdenal qui organise également des représentations théâtrales pour le divertissement nocturne de la station.
En 1937, l'hôtel est mentionné comme propriété de Mme Maupeu. Un inventaire du mobilier indique qu'une partie des meubles de l'établissement thermal se trouve au sein de l'hôtel, en particulier une table ronde pliante, une caisse de pendule, un fauteuil, deux glaces avec cadre doré et noir, un meuble bibliothèque et dix récipients de pharmacie. A cette époque, l'hôtel propose 40 chambres et des garages pour les tarifs les plus élevés de la station (40 à 60 francs la pension).
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Entraide Sociale investie l'édifice. Elle exploite ses vastes capacités d'accueil à l'attention d'un nouveau public, correspondant à l'émergence du tourisme sanitaire et social, composé de personnes âgées, d'enfants et de démunis. Dès 1954, des démarches sont engagées pour la construction d'une passerelle (disparue depuis) au-dessus de la route nationale reliant les logements à l'établissement thermal. Entre 1961 et 1965, l'association (établie au 5, rue Latapie à Pau) dirigée par Albert Guichot, personnage important de l'histoire des Eaux-Chaudes, procède à d'importants travaux de reconfiguration des espaces, placés sous l'égide de l'hygiénisme et de l'économie, faisant disparaître les décors originels. Le bâtiment de gauche est également surélevé de deux étages, mais conserve l'empreinte de son aspect originel (notamment la marque de sa toiture) sur l'élévation latérale. L'Entraide Sociale entre en possession des parcelles contigües en 1966, d'après un acte de vente. Elle fait surélever la remise à l'arrière contre la paroi rocheuse afin de l'aménager en quarantaine pour les enfants. L'ensemble de la propriété est acquis par un propriétaire privé dans les années 1990. Début 2019, la plaque de cocher, qui était fixée sur la façade depuis le début du 20e siècle et indiquait les distances kilométriques de l'Espagne et de la station d'Eaux-Bonnes, a été dérobée.