Une demande de secours présentée par la commune au ministère des cultes en 1882 signale un mobilier "dans le plus triste état, l'autel lui-même nécessite des réparations urgentes". En fin de compte, le maître-autel (sans doute l'actuel autel de la Vierge) fut remplacé par un nouveau meuble, qui fut inauguré le 20 septembre 1882 en présence de ses nombreux souscripteurs, dont la liste est inscrite au revers du tombeau.
Le meuble ne porte aucune marque de fabricant, mais sa parfaite conformité avec le maître-autel de l'église de Saint-Aubin, dans le canton voisin de Mugron, permet de l'attribuer à la maison Colomiès et Cabanes (23, rue Saint-Rome à Toulouse), spécialisée dans les "ornements d'église, orfèvrerie sacrée, chemins de croix et peintures, statues polychromées". L'autel saint-aubinois comporte en effet un tabernacle identique (à l'exception du motif de sa porte) et les mêmes effigies du Bon Pasteur et des Évangélistes sur le tombeau ; son dais d'exposition (aujourd'hui disparu) était aussi semblable à celui de Sarraziet.
Fabricants marchands à Toulouse (au 23, rue Saint-Rome) dans la seconde moitié du XIXe siècle : "Fabrique de chasublerie, orfèvrerie et bronzes d'église" (1880), "Ornements d'église, style Renaissance Moyen Age, orfèvrerie sacrée et bronzes, chemins de croix et peintures, statues polychromées" (1886). Le fondateur est probablement Aimé-Frédéric-Auguste Colomiès, "négociant chasublier", né le 16 décembre 1843 à Toulouse et mort dans la même ville le 29 janvier 1910, fils Pierre-Germain Colomiès (1803-187) et de Marie-Augustine Aglaé Arbanère (1807-1894), marié à Jacquette Agnès Léonide Pascal (1844-1916), couturière. En 1910, "l'ancienne maison Colomiès et Cabanes" était tenue par la "Veuve G. Colomiès Successeur", "Fabrique générale d'articles d'église, chasublerie, broderie, lingerie religieuse, fabrique d'objets pour orphéons, sociétés musicales et pompes funèbres", sise au 6, rue Peyrollères à Toulouse.