Le décor sculpté intérieur de la cathédrale n'est pas documenté pour la période antérieure aux grands travaux de la seconde moitié du XIXe siècle. Il semble que peu de chose subsiste d'une éventuelle première campagne d'ornementation au XVIIIe siècle : deux clefs d'arcade très sobres déposées au musée de Borda, et peut-être les frises d'entablement historiées et les clefs des trois travées occidentales de la nef, côté sud, ainsi que celles du mur ouest du bras nord du transept, dont les motifs sont liés à la proximité d'autels de confréries (la date de fondation de celle de saint Pierre, 1768, pourrait être un terminus post quem pour l'exécution de ces éléments de décor). Les frises de rinceaux à la Lepautre du côté sud, malgré leur style, ne sont sans doute pas antérieures à la fin du XIXe siècle, puisqu'elles sont identiques à celles de la première travée de la nef, achevée en 1894. Quoi qu'il en soit, l'hétérogénéité du programme iconographique, ainsi que la présence de plusieurs mains - évidente dans les différences de traitement plastique des frises de le nef (d'une saveur plus rustique au nord, plus déliée et élégante au sud) - montrent que la réalisation connut plusieurs interruptions et reprises et s'étala sur de nombreuses décennies.
Sans doute inachevé ou en mauvais état, le décor fut restauré "avec du plâtre" en 1835, puis complété et en grande partie refait au moins à trois reprises dans la seconde moitié du XIXe siècle. De 1864 à 1871, l'archiprêtre Goujon-Girardot fait redécorer, en partie à ses frais, la travée méridionale du bras sud du transept (chapelle de la Vierge) sous la direction de l'entrepreneur dacquois Jean Gischia (1820-1893) : les travaux de sculpture concernent la façade (chapiteaux, clefs de la plate-bande, draperies du tympan), mais aussi les "frises intérieures" (de simples rinceaux), réalisées par les sculpteurs Jean Layrolle (payé 1.291,63 francs) et Vincent Saint-Sébastien (payé 310 francs), qui s'étaient déjà succédé sur le chantier de Buglose dans les années 1850-1860.
Entre 1881 et 1884, le sculpteur François Veillier (auteur de l'autel néo-Renaissance de saint Bernard, réf. IM40004449) exécute "en pierre tendre de Nousse" les ornements des fenêtres des collatéraux, mais aussi "les frises de l'entablement du transept nord et de la tour ronde de la coupole, les clefs d'archivolte, etc." Si les rinceaux de la coupole sont très proches de ceux de la chapelle de la Vierge (qui pourraient de ce fait être attribués à Veillier), les frises historiées du bras nord du transept posent davantage problème : dans la parfaite continuité thématique et stylistique (figures naïves au canon court) de celles du mur nord de la nef, elles sont trop différentes des ornements du tambour de la coupole pour pouvoir être l’œuvre de Veillier. Il faut peut-être admettre, malgré les données contradictoires des archives, qu'il s'agit bien d'une création de l'époque classique conservée lors de la reprise de la fin du XIXe siècle.
Enfin, la dernière campagne de construction, qui vit le prolongement du vaisseau d'une travée vers l'ouest et l'érection de la façade occidentale en 1894, entraina la réfection du décor de la tribune et de ses entours : les culots à tête angélique de cette zone datent certainement de cette époque. Là encore, leur parenté de facture et d'esprit avec les ornements de la coupole incite à les attribuer à François Veillier, malgré le silence des sources écrites.
Entrepreneur à Dax, né le 17 mars 1820 à Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax), mort à Dax le 9 mars 1893 ; fils de Pierre Gischia et de Jeanne Berdale ; marié à Rose Quitterie Darrigade.