Dès le mois de janvier 1853, l'architecte Hippolyte Durand dessina plusieurs projets de bordures pour les futures verrières de la nouvelle église Saint-Jacques, encore en cours de construction. Comme le mentionne l'annotation apposée sur l'un des dessins, l'abbé Joseph Goussard (1803-1883), verrier à Condom, devait exécuter "à titre de spécimen" un échantillon de vitrail d'un mètre de longueur afin que l'architecte pût juger de ses capacités à honorer une éventuelle commande. On ignore si l'expérience fut bien tentée et si le résultat satisfit l'architecte, car la vitrerie fut finalement fournie dans sa quasi-totalité par le verrier Joseph Villiet (1823-1877), installé à Bordeaux depuis 1852. La commande, passée en décembre 1854, peu de temps après la reprise du chantier par le nouvel entrepreneur Arnaud Bonnemaison, fut exécutée au cours des années 1855 (verrières du chœur) et 1856 (nef et transept). A noter qu'au cours de ces mêmes années, l'atelier Goussard, écarté (?) du chantier tarusate, fournissait la vitrerie complète de l'église de Peyrehorade (réf. IM40000356), autre œuvre contemporaine d'Hippolyte Durand.
Seuls les deux vitraux historiés des chapelles de la Vierge et de saint Martin (et peut-être la rose occidentale) ne furent pas inclus dans la commande passée à Villiet. Le type "archéologique" de ces œuvres, attribuées jusqu'à une date récente au verrier messin Charles-Laurent Maréchal (1801-1887), ressortit bien davantage à la production d'Adolphe Napoléon Didron (1806-1867) et de son neveu Édouard (1836-1902), dont la fabrique de vitraux peints avait été fondée à Paris en 1849. Cette dernière attribution est confortée par la mention, dans un prospectus publicitaire diffusé vers 1860 par les Annales archéologiques de Didron aîné, de verrières réalisées pour l'église de Tartas par la fabrique familiale (Suau, 2010, p. 125).
Peintre-verrier à Bordeaux.