Dossier d’œuvre objet IM40008371 | Réalisé par
  • inventaire topographique, patrimoine mobilier des Landes
Ensemble des autels de saint Joseph et de la Vierge (2 autels, 2 gradins, 2 tabernacles, 2 retables, statues de saint Joseph à l'Enfant et de Notre-Dame de Lourdes), Église paroissiale Saint-Martin
Copyright
  • (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Geaune
  • Commune Urgons
  • Emplacement dans l'édifice sanctuaire, au nord et au sud de l'arc-triomphal
  • Dénominations
    autel, gradin d'autel, tabernacle, retable, statue
  • Titres
    • Saint Joseph à l'Enfant
    • Notre-Dame de Lourdes
  • Appellations
    autels de saint Joseph et de la Vierge

De ces deux ensembles jumeaux, seul l'autel de saint Joseph porte la date 1844 et la signature "Spazzi". Celle-ci désigne les frères Alexandre (1803-1859) et Louis Spazzi (1809-1881), stucateurs et marbriers d'origine comasque installés à Saint-Sever, respectivement en 1827 et en 1835. Les deux frères restèrent associés jusqu'en 1852, date à laquelle Louis s'établit à son compte en collaboration avec Jacques Galimberti - toutefois, chacun signait dès 1850 ses propres productions, ainsi Alexandre le maître-autel de Montgaillard et Louis l'autel de la Vierge dans la même église. En 1844, l'année de l'installation des autels d'Urgons, l'entreprise Spazzi fournissait le maître-autel de l'église de Bahus-Juzan, à une douzaine de kilomètres d'Urgons.

Pour une raison inexpliquée - les deux meubles ont à l'évidence été conçus pour leur emplacement actuel et n'ont jamais été déplacés - l'inventaire établi en mars 1906 après la loi de Séparation ne mentionne qu'un "autel de St Joseph en bois" et un "autel de la Vierge en bois" : inadvertance ou simple imprécision imputable à l'agent des Domaines, Guéraçague ? Les statues de saint Joseph et de la Vierge de Lourdes, en revanche, figurent clairement à l'inventaire sous les n° 34 et 37 comme des dons de "madame veuve Lafoun". Ces sculptures de série avaient probablement remplacé dans la niche des retables les deux statues plus anciennes de saint Joseph et de l'Immaculée Conception, aujourd'hui déplacées respectivement à la sacristie et dans la niche des fonts baptismaux. La seconde, œuvre du sculpteur auscitain Degers, est précisément datée de 1844, l'année même de l'installation des autels des Spazzi. Il est possible toutefois que l'autel nord ait été primitivement dédié au Sacré-Cœur, comme le suggère l'iconographie du tombeau et de la porte de son tabernacle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1844, daté par source
  • Lieu d'exécution
    Commune : Saint-Sever
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Spazzi Alexandre
      Spazzi Alexandre

      Stucateur et marbrier d'origine italienne, né (Alessandro Spazzi) à San Giorgio, Pellio Superiore (province de Côme), le 3 août 1803, de Domenico (ou Carlo) Spazzi et de Maddalena Peduzzi. Installé à Saint-Sever (Landes) en 1827, épouse à Mont-de-Marsan, le 4 janvier 1835, Anne Saint-Grière (Mont-de-Marsan, 9 août 1812 - Hagetmau, 24 novembre 1880), fille du boulanger François Saint-Grière et d'Anne Cazaubon ; dont cinq enfants, parmi lesquels Charles Spazzi (1839-1917), à son tour marbrier et stucateur. Alexandre, mort à Saint-Sever le 22 juillet 1859, fut associé à son frère cadet Louis Spazzi (1809-1881) apparemment de 1835 à 1852, date à laquelle le cadet a déjà fondé son propre atelier. Sources : AC Saint-Sever (recherches et communication par l'abbé Dominique Bop).

      Un encart publicitaire paru dans le journal local en 1856, orné d'une gravure de cippe funéraire, porte le texte suivant : "Avis au public. Le sieur ALEXANDRE SPAZZI aîné, sculpteur et décorateur d'églises, a l'honneur de faire savoir au public qu'il se charge de tout ce qui a rapport à sa profession, à des prix extrêmement modérés, et bien au-dessus (sic !) de ceux payés jusqu'à présent. / Il se charge de fournir des pierres tumulaires ou tombes, soit en belle pierre du Gave ou en marbre, et d'y faire graver les inscriptions à 12 centimes 1/2 la lettre en noir, ou 15 centimes la lettre dorée. / Ses rapports journaliers et continuels avec les principaux marbriers connus, le mettent à même d'offrir tout ce qui concerne cette partie, comme tables rondes, chambranles de cheminées, consoles, dessus de commodes, etc. à des prix très-modiques. / Le sieur ALEXANDRE SPAZZI est le premier introducteur de l'art qu'il professe dans le département des Landes et les départements Pyrénéens ; il est le fondateur des premiers monuments funéraires qui ont été élevés au cimetière, et à ce titre il espère que la confiance qu'on lui a toujours accordée lui sera maintenue. / Il se charge encore de construire des voûtes en briques de champ, dans les formes et styles qu'on le désirera, et offrant toutes les garanties de la plus grande solidité. / Le sieur SPAZZI fait et reproduit en plâtre les traits des personnes décédées. Si on lui demande une tombe, la figure du défunt sera donnée gratis. / Il sculpte aussi, sur place, des statues de toute forme et de toute grandeur. / Il demeure rue du Belloc, à St-Sever (Landes)."

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      marbrier signature
    • Auteur :
      Spazzi Louis , dit(e) Spazzi cadet
      Spazzi Louis

      Stucateur et marbrier d'origine italienne, né (sous le nom de Luigi Mansueto Spazzi) à San Giorgio, Pellio Superiore (province de Côme), le 18 février 1809, de Domenico (ou Carlo) Spazzi et de Maddalena Peduzzi. Installé à Saint-Sever (Landes) en 1835, quelques années après son frère aîné Alexandre, auquel il est associé de 1835 à 1852 environ, avant de s'installer à son compte avec son compatriote Jacques Galimberti. Marié à Saint-Sever, le 10 décembre 1850, avec Marguerite Barrère (Saint-Sever, 9 décembre 1819 - Saint-Sever, 18 octobre 1914), fille de Jean Barrère et de Jeanne Daugreilh ; dont une fille unique, Jeanne Marie Madeleine (Saint-Sever 11 septembre 1851, mariée à Saint-Sever en 1876 avec le serrurier Henry Paul Renard). Louis Spazzi meurt à Saint-Sever, rue du Belloc, le 23 mars 1881. Sources : AC Saint-Sever (recherches et communication par l'abbé Dominique Bop).

      Un encart publicitaire paru dans le journal local en 1866, orné d'une gravure de monument funéraire, porte le texte suivant : "Marbrerie de Louis SPAZZI, 2e-né, à Saint-Sever (Landes). Le sieur Louis SPAZZI offre ses services de marbrier, stucateur et décorateur d'églises et autres monuments publics ou particuliers. / En outre, il vient de rejoindre à lui le sieur GALIMBERTI, marbrier-sculpteur très-intelligent venant de la belle Italie et qui s'occupe aujourd'hui à faire des autels gothiques, style du XIVe siècle, et des monumen[t]s funèbres soit en pierre ou en marbre. / Il sculpte également des armoiries, des écussons, des attributs industriels ou commerciaux, et grave des lettres gothiques, ossuaires, romaines, égyptiennes, italiennes, etc. / Ses prix sont toujours très-modérés, quel que soit le perfectionnement du travail."

      Un autre encart porte : "Avis aux amateurs des arts. Le sieur LOUIS SPAZZI cadet, marbrier à St-Sever (Landes), tient un grand assortiment de statues religieuses, soit en plâtre doré, en carton-pierre, en terre cuite, en ciment romain, en bois doré et en marbre, à des prix très-modérés. / Il tient aussi un grand assortiment de Marbre de toute qualité. / Nota. On est prié d'adresser les lettres à M. Louis SPAZZI cadet, marbrier à St-Sever (Landes).

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      marbrier signature

Ensembles jumeaux de style néoclassique, disposés en pendant sur les pans de mur de part et d'autre de l'arc-triomphal du chœur. Autel-tombeau parallélépipédique en maçonnerie recouverte de panneaux de marbres polychromes (noir d'Izaourt [?], gris de Saint-Béat, rouge du Languedoc, employés différemment sur les deux tombeaux), avec médaillon rapporté en marbre blanc de Carrare à décor gravé et doré ; table d'autel en bois de chêne. L'autel est adossé à un large massif débordant formant gradin, revêtu de brèche grise (de Baixas ?), de marbre noir et de gris de Saint-Béat. Le gradin supporte un tabernacle parallélépipédique, en marbre de Saint-Béat (structure), blanc de Carrare (porte et entablement) et rouge de Languedoc (couronnement en quart-de-rond).

Le massif-gradin de l'autel sert de soubassement à un retable architecturé en plâtre et stuc peint en faux marbre veiné vert (structure) et rose (fût des colonnes). Celui-ci est composé de deux demi-colonnes d'ordre corinthien (à chapiteau et base dorés) soutenant un entablement classique droit à ressauts. La contretable est occupée par une niche en plein cintre abritant une statue en plâtre moulé et peint polychrome.

  • Catégories
    marbrerie, gypserie, sculpture, menuiserie
  • Structures
    • plan, rectangulaire
    • élévation, droit
    • colonne, 2
  • Matériaux
    • marbre veiné, gris, noir, rouge poli, placage, mouluré, gravé
    • marbre uni, blanc poli, mouluré, décor en bas relief, décor dans la masse, doré
    • stuc, moulé, peint, faux marbre
    • chêne, teint
    • plâtre, moulé, peint, polychrome
  • Mesures
    • h : 427 (hauteur totale des autels avec leur retable)
    • la : 257 (largeur totale)
  • Précision dimensions

    Autels : h = 97 ; la = 197 ; pr = 56. Massif postérieur et gradin : h = 117 ; la = 257. Gradin (seul) : h = 20. Tabernacle : h = 49 (60 avec l'exposition) ; la = 36 (sans la corniche) ; pr = 37,5 (sans la corniche). Retable : h = 310 ; la = 207. Statues : h = 140 environ.

  • Iconographies
    • Coeur Sacré de Jésus, monogramme, gloire, rayons lumineux
    • ornementation, ordre corinthien, palmette, coquille, pomme de pin, ove
    • saint Joseph et l'Enfant Jésus, lys, globe, bénédiction
    • Immaculée Conception, couronne
  • Précision représentations

    La face du tombeau d'autel est ornée d'un médaillon ovale en marbre blanc, entouré d'un tore de laurier gravé et doré et portant un symbole également gravé et doré : cœur sacré entouré de la couronne d'épines (autel de saint Joseph) ou monogramme MA surmonté d'une étoile (autel de la Vierge). La porte du tabernacle est sculptée en bas relief dans la masse d'un autre symbole dans une gloire de rayons et de nuées : cœur sacré (autel de saint Joseph) ou triangle trinitaire avec l’œil divin (autel de la Vierge). Le décor en relief moulé des retables, entièrement doré, comprend les chapiteaux corinthiens des deux demi-colonnes et les deux frises de l'entablement, l'inférieure à motifs alternés de palmettes et de coquilles reliées par des volutes, la supérieure à oves et dards (les oves affectant la forme de pommes de pin).

    Statue de saint Joseph : le saint tient un lys de la main droite et porte sur son bras gauche l'Enfant bénissant et tenant le globe crucifère.

    Statue de Notre-Dame de Lourdes : couronne en laiton doré et cabochons de verroterie colorée.

  • Inscriptions & marques
    • signature, gravé
    • date, gravé
  • Précision inscriptions

    Signature et date (gravées sur le côté droit du tombeau de l'autel de saint Joseph) : SPAZZI / À S.T SEVER. / EN 1844.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • repeint
    • manque
  • Précision état de conservation

    L'autel de saint Joseph a perdu son degré en bois. Les entablements des deux tabernacles ont été remontés à l'envers (sens dessus dessous). Les deux retables, peints uniformément en blanc jusqu'à une date récente, ont été repeints en faux marbre dans les années 2000.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • Inventaire des biens dépendant de la fabrique d'Urgons, 5 mars 1906.

    Archives départementales des Landes : 70 V 384/7
    N° 32, 34, 35, 37

Bibliographie

  • VIDON Jean-Claude. Urgons. A la recherche du passé. Orthez : ICN, 2018.

    P. 113.
Date d'enquête 2021 ; Date(s) de rédaction 2021
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
Édifice