Ces verrières furent exécutées en 1870 par Gustave-Pierre Dagrand (1839-1915) - la verrière de Sainte Catherine porte la double date 1869 et 1870. Elles datent de la période bayonnaise du verrier, plusieurs années avant son installation définitive à Bordeaux (et la modification orthographique apportée à son nom), et comptent donc parmi les plus anciennes de sa production avec celles des églises de Laurède (1867) dans le canton de Mugron, de Saint-Geours-d'Auribat (1868), de Sort-en-Chalosse (1868) et d'Ozourt (1870) dans le même canton de Montfort. Les verrières de Préchacq présentent des médaillons, fonds en grisaille et bordures identiques à ceux du vitrail de Saint Jacques à Laurède.
La Cène à Emmaüs est copiée d'après un tableau du peintre nazaréen allemand Karl (ou Carl) Müller (1818-1893), dont Dagrand a repris l'intégralité de la composition (inscription comprise) en rapprochant légèrement les personnages. Le carton du Saint Jean-Baptiste - inspiré d'un tableau du peintre nazaréen Wilhelm von Schadow (1789-1862) -, qui avait déjà servi en 1869 à Pouydesseaux (réf. IM4002377) et au Sen (réf. IM40002951), sera repris à Heugas en 1873. Celui de l'Immaculée Conception, déjà utilisé en 1865 à Mouguerre (Pyrénées-Atlantiques), en 1867 à Sarraziet, en 1868 à Saint-Geours-d'Auribat et à Sainte-Colombe (réf. IM40003559), fut remployé à Mant en 1877 (réf. IM40003709), avec toutefois une inversion droite / gauche du drapé du manteau. Enfin, le modèle de la Sainte Catherine se retrouve, sous le titre de Sainte Eulalie dans l'église de ce nom à Saint-Sever et sous celui de Sainte Colombe dans l'église de la commune homonyme en 1868. Toutes ces figures sont probablement copiées ou inspirées elles aussi de gravures allemandes contemporaines : le Saint Jean-Baptiste a été également copié par le peintre Léonard Fortuné (?) pour le retable latéral nord de l'église Saint-Martin de Caupenne.
Peintre-verrier né à Bordeaux (51, chemin du Sablonnat) le 15 septembre 1839 et mort dans la même ville le 21 septembre 1915 ; fils de Jean Dagrant, plâtrier, et de Jeanne Sallette ; marié à Bordeaux, le 3 octobre 1863, à Jeanne-Eugénie Chartier, sœur de Jean-Georges Chartier, peintre-verrier. Il en eut sept enfants, dont trois peintres-verriers qui lui succédèrent, Maurice (1870-1951), Charles (1876-1938) et Victor (1879-1925), et une fille qui épousa Albert Borel, son principal collaborateur. Né Pierre-Gustave Dagrant, le verrier changea son nom en Gustave-Pierre Dagrand entre 1864 et 1889, avant de reprendre, par jugement du tribunal de première instance de Bordeaux du 19 juillet 1889, son nom d'origine avec la graphie Dagrant. D'abord actif à Bayonne (où ses parents possédaient une propriété), il y fonde un premier atelier en 1864, puis crée en 1873-1874 un second atelier à Bordeaux (7, cours Saint-Jean, actuel cours de la Marne), ville où il s'installe définitivement par la suite.