L'ancienne église paroissiale de Samadet est bâtie à flanc de coteau sur un éperon rocheux qui domine la vallée du Gabas, à proximité d'un site gallo-romain comprenant un camp militaire dit de la Motte (étudié par le colonel J.-Fr. Massie) et la villa Credita (ainsi nommée par Marcellin Dupin de Juncarot). Sans doute érigée dans la première moitié du XIIe siècle sous l'influence du chantier de Saint-Sever et de Saint-Sernin de Toulouse (Jean Cabanot), dévastée par les troupes protestantes lors de la campagne de Montgomery en 1569, l'église fut progressivement délaissée à partir du XVIIe siècle avec le déplacement du bourg - le culte est alors transféré officieusement à la chapelle Saint-Roch du bourg. Bien que sa nef ait fait l'objet de plusieurs campagnes de travaux au cours des trois siècles qui suivirent le sac huguenot, l'édifice perdit son titre paroissial en 1826 au profit de l'église du village et fut désacralisé en 1910, date de sa vente au propriétaire de la ferme Saint-Julien voisine (sans doute l'ancienne résidence du seigneur du même nom). Utilisée au XXe siècle comme grange, l'église perd à cette occasion son clocher-tour et sa façade occidentale, sacrifiés dans le but de ménager une entrée suffisamment large aux engins agricoles de la ferme - une verrière de l'église du bourg (par Félix Gaudin, 1885), montre avec assez de précision l'état du bâtiment avant ces mutilations. L'existence d'un second bas-côté au sud et sa destruction (en 1569 ?) sont probables mais non documentées.
Après un siècle d'abandon et de dégradations, l'église est acquise en 2013 par l’Association culturelle et touristique de Samadet (ACTS) qui entreprend aussitôt son sauvetage : étaiement des piliers de la nef et dégagement de la façade sud obturée par un crib à maïs et par la végétation (comm. de Mme Monique Soum).
Photographe du SRI Limousin 1987-