L'actuelle église Saint-Jean-Baptiste est érigée à l'emplacement d'une chapelle du XVIIe siècle, à l'origine simple annexe de l'ancienne église paroissiale Saint-Jean, située au lieu-dit Saint-Julien et aujourd'hui propriété privée. La chapelle du bourg - peut-être préexistante et liée au château seigneurial - fut construite ou reconstruite à la suite d'un vœu de la jurade fait à l'occasion de la peste de 1654, sous l'invocation du saint antipesteux Roch de Montpellier - un cas similaire à celui de la ville voisine d'Hagetmau (réf. IM40003776). L'édifice, désigné successivement comme chapelle Saint-Roch (ou Saint-Antoine), puis à partir des années 1710 comme "église du bourg" ou "chapelle publique", devint progressivement le siège officieux de la paroisse au détriment de l'église Saint-Jean excentrée, état de fait entériné avec l'abandon définitif de cette dernière en 1826.
Dès lors, la chapelle du bourg, devenue insuffisante pour la population locale en expansion, fait l'objet d'agrandissements et remaniements successifs dans le courant du XIXe siècle. La façade occidentale, réparée une première fois en juin 1814, s'effondre avec ses deux tours le 9 novembre 1844 et doit être rebâtie à neuf de 1852 à 1854. Un premier collatéral est construit en 1832 contre le flanc sud de la nef, sur l'emplacement d'un ancien cimetière. Divers travaux secondaires sont menés dans le chœur au cours des décennies suivantes : réfection des peintures et du décor mural en 1865, percement de deux grandes fenêtres et pose de verrières figurées (Saint Jean-Baptiste et Sainte Rose de Lima) en 1873. A la suite d'un violent orage en juillet 1874, qui cause d'importants dommages au clocher et aux toitures, un projet de réfection quasi totale de l'église est élaboré à partir de 1879 par l'architecte et agent-voyer Victor Séron, récemment installé dans les Landes. L'unique collatéral est remanié et un second bas-côté construit en pendant ; les élévations intérieures sont refaites en totalité dans le style néogothique, les fenêtres régularisées et de nouvelles baies percées. Enfin, le mobilier est entièrement renouvelé pour s'harmoniser avec le style de l'édifice. L'évêque Victor Delannoy consacre l'église rénovée le 29 mars 1886. Le décor sculpté des chapiteaux et culots est exécuté quelque temps plus tard - une carte postale de l'éditeur Gautreau, postée après décembre 1900 (timbre "type Blanc"), montre encore des blocs simplement épannelés. Diverses réparations mineures sont effectuées au XXe siècle, jusqu'à une vaste restauration menée de septembre 1993 à mars 1994 par l'architecte Joseph Jean Labadie, qui supprime ou occulte à cette occasion des peintures murales de 1890 et 1950 (ces dernières par le peintre Labat de Mont-de-Marsan).
Plaque apposée à l'entrée de l'église : "Autrefois chapelle d'un château disparu. Cette église reconstruite en 1884, et toujours dédiée à St Jean-Baptiste, a été consacrée au Sacré-Cœur de Jésus par Mgr Delannoy le 29 mars 1886. Restaurée grâce aux dons de la population de septembre 1993 à mars 1994, sous la direction de MMrs : Jean Baillet, maire, abbé Charles Fathuat curé, Joseph-Jean Labadie architecte. Inauguration et bénédiction le 24 avril 1994 par Mgr Robert Sarrabère."
Prénom usuel : Victor. Né le 23 janvier 1844 à Abergement-la-Ronce (Jura) et mort à Dax le 28 juillet 1920 ; fils du farinier et entrepreneur Pierre Séron (1812-1884) et d'Anne Martin, et frère d'Alphonse et Charles Séron, tous deux architectes. Il épouse à Dax, le 29 août 1877, la Landaise Élisabeth Clara Cazalis (Saint-Vincent-de-Xaintes, 1850 - Dax, 14 avril 1919), fille du charpentier Jean Cazalis et de Jeanne Justine Laborde, dont il aura cinq fils et une fille. Qualifié d'agent-voyer d'arrondissement dans son acte de mariage, il est alors domicilié à Dax. Architecte municipal de la Ville de Dax (en poste en 1895) et agent-voyer de l'arrondissement de Saint-Sever, il travaille aux églises de Nassiet et Castaignos-Souslens en 1893, Aubagnan et Monségur en 1894, Castelnau-Tursan en 1897, Castel-Sarrazin en 1898, Banos en 1900-1901, Morganx et Saint-Aubin en 1901, Lahosse en 1902-1904, Amou en 1903 et Laurède en 1906.