1. "Délibération relative à l'insuffisance de l'église du bourg pour contenir la population, avons délibéré en conséquence pour son agrandissement.
L'an 1862 et le 5 du mois d'octobre, premier dimanche du dit mois, le conseil de fabrique de l'église paroissiale de Doazit, dûment convoqué au prône de la messe du dimanche précédent s'est réuni dans le presbitère [sic] du dit lieu, en séance ordinaire et sous la présidence de M. B. Bellocq, desservant, étant présents M.M. l'abbé Tachoires, Jn Canton négociant, Julien Sansoube, Étienne Beyris et Jean Fautoux propriétaires. / Mr le président après avoir ouvert la séance, a appelé l'attention du conseil sur l'objet suivant. / L'église paroissiale de Doazit est insuffisante pour la population de la paroisse, cette insuffisance se fait sentir chaque dimanche, mais surtout aux fêtes principales, où un grand nombre de personnes sont obligées de stationner hors de l'église, qui ne peut les recevoir. Tout le monde reconnait la nécessité absolue de l'agrandissement de la dite église, il est urgent de construire une nouvelle travée pour procurer aux habitants de la paroisse l'espace que réclame la population toujours croissante. Mais pour fournir aux frais de cette construction si nécessaire et si urgente, la caisse de la fabrique n'a point de fonds disponibles. Ses revenus sont totalement absorbés par les dépenses ordinaires, ainsi que le constate le budget de 1863.
Le décret du 30 décembre 1809, prévoyant le cas ou les ressources des fabriques sont insuffisantes pour des construction[s] ou de grosses réparations, reconnait nécessaire, statu[e] (article 92) que les communes sont obligées de suppléer à l'insuffisance des revenus des fabriques. En conséquence, M. le président propose au conseil de prendre une délibération, tendant à ce qu'il soit pourvu par la commune aux frais de la susdite construction.
Le conseil considérant la nécessité de l'agrandissement de l'église, et l'impossibilité où se trouve la fabrique de pourvoir à cette dépense, approuve la proposition de M. le président, et décide, à l'unanimité, qu'une demande de secours sera adressée à la commune. Il charge M. le trésorier de présenter l'expression de ses vœux à M. le maire qui voudra bien les communiquer au conseil municipal, à la session prochaine. Dans le cas ou la commune elle même se trouvant sans ressources, ne pourrait venir en aide à la fabrique, le conseil ose espérer que M. le Préfet daignera lui prêter son bienveillant concours, pour obtenir du gouvernement les secours nécessaires, en faveur d'une paroisse qui s'est toujours montrée l'une des plus dévouées à S.M. l'Empereur Napoléon B.
Aucun autre objet de délibération n'ayant été proposé, le présent procès verbal a été dressé en séance et ont signé, après lecture faite tous les membres présents. / Fauthoux, Canton, B. Bellocq, Tachoires, Sansoube, Beyris."
2. "L'an 1864, et le 2 du mois d'octobre premier dimanche du dit mois, le conseil de fabrique de l'église paroissiale de Doazit, dument convoqué au prône de la messe, s'est réuni dans le presbitère du dit lieu en séance ordinaire, et sous la présidence de Mr Bernard Bellocq, curé de Doazit. Étaient présents M.M. l'abbé Tachoires, prêtre habitué, et Canton, Julien Sansoube, et Beyris Caupos, et Fautoux.
Mr le président après avoir ouvert la séance a appelé l'attention du conseil sur les objets suivants.
1° L'église du bourg de Doazit est loin d'être assez spacieuse pour la population de la paroisse, tous les habitants s'accordent pour reconnaître la nécessité d'agrandir cette église, dont l'étroite enceinte est presque toujours insuffisante, mais surtout aux principales fêtes de l'année, ou un grand nombre de personnes n'y pouvant trouver une place convenable, sont obligées de se tenir dehors, pendant les offices.
2° Outre cet agrandissement si nécessaire, cette église demande de grandes réparations, dans toutes ses parties qui attendent, depuis long temps, la propreté et la décence qu'exige la maison de Dieu. Les ressources de la fabrique, à peine suffisantes pour les dépenses ordinaires, ne lui permettent point de fournir à celles que nécessiteraient cet agrandissement et cette restauration. Pour suppléer à cette insuffisance, le conseil de fabrique de concert avec le conseil municipal, a adressé au gouvernement une demande de secours. On ne peut savoir encore l'accueil fait à cette demande par S. E. le ministre des cultes. Dans le cas où elle serait favorablement accueillie, le subside accordé n'atteindrait point un chiffre assez élevé pour parer à tous les frais. On a donc ouvert une souscription dans la paroisse, la plupart des habitants de Doazit ont déjà concouru ou promis de concourir à cette œuvre en témoignant une bonne volonté qui mérite les plus grands éloges. Mais quel que soit le produit de cette souscription, la somme qu'elle fournira sera loin de suffire aux dépenses nécessaires. / Après cette souscription on a eu recours à une loterie, mais le succès n'a point répondu aux espérances que ce nouveau moyen avait faits concevoir d'abord. Le chiffre fourni par cette loterie ne peut encore être définitivement fixé. Mais il est facile de prévoir qu'il n'offrira point les ressources suffisantes pour l'objet auquel il sera consacré. Quel moyen reste-t-il donc pour mener à bonne fin les travaux que demandent l'agrandissement et la restauration de l'église. Mr le président n'en connaît point d'autre que celui qu'il va proposer au conseil.
Mr l'abbé P. Bellocq a déjà fait beaucoup de sacrifices pour la restauration des églises des deux quartiers du Mus et d'Aulès, à force de temps, de patience et d'argent, il est parvenu à mettre dans un état convenable ces deux églises, auparavant si pauvres et si délabrées. Maintenant, il serait disposé à faire tous les sacrifices possibles pour la restauration et l'embellissement de l'église du bourg. Mais il désirerait que le conseil de fabrique voulût bien consentir et s'engager à lui rembourser les sommes qu'il aurait avancées, et pour lesquelles il n'exigerait jamais aucun intérêt. Ce remboursement pourrait s'effectuer par annuités de cent francs ou de cent cinquante francs, au fur et à mesure que la caisse de la fabrique aurait des fonds disponibles. Mr l'abbé s'engage, en même temps à présenter tous ces comptes au conseil en lui fournissant une note exacte de toutes les recettes et de toutes les dépenses et en lui faisant connaître le chiffre définitif produit par la souscription et la loterie, dont il est parlé plus haut. Après cet exposé, Mr le président a demandé au conseil son avis sur la proposition qu'il venait de lui soumettre.
Le conseil, considérant la nécessité de l'agrandissement et de la restauration de l'église du bourg, / Vu l'insuffisance des ressources de la fabrique pour l'exécution de tous ces travaux, / Vu les facilités qui lui sont accordées pour le remboursement des avances qui auront été faites, / Est d'avis, à l'unanimité, d'accepter la proposition que Mr le président lui a soumise. En conséquence il s'engage à rembourser à Mr l'abbé P. Bellocq, par annuités de cent ou de cent cinquante francs, toutes les dépenses déjà faites et qui se feront encore, pour tous les travaux d'agrandissement, de restauration et d'embel[l]issement de l'église du bourg.
Aucun autre objet de délibération n'ayant été proposé, et personne ne demandant la parole, Le présent procès verbal a été dressé, en séance et ont signé, après lecture faite, tous les membres présents. Fait à Doazit, les jours, mois et an que dessus, / B. Bellocq, Beyris, Tachoires, Fauthoux, Sansoube, Canton."
3. "1872. Arrêté de compte de la fabrique rendu par le trésorier pour l’année 1871. /Acceptation du legs fait par feu Jean Pierre dubernet à la fabrique de Doazit. / Emploi de la somme du legs pour payer les travaux faits à l’église. / Reconnaissance des avances faites par Mr l’abbé Pierre Bellocq pour la restauration et agrandissement de l’église à partir du 2 8bre 1864. / Renouvellement triennal de trois membres sortant de droit et nommination [sic] du président du secrétaire, et d’un membre du bureau des marguilliers et Budget de 1873 relaté.
L’an mil huit cent soixante douze, le sept du mois d’avril dimanche de Quasimodo, le conseil de fabrique de la paroisse de Doazit dument convoqué au prône de la messe s’est réuni dans le lieu ordinaire de ses séances, sous la présidence de Monsieur Bernard Bellocq, curé de la dite paroisse, étant présents M.M. Broca Perras Maire, Beyris (Étienne), Fautoux (François), Laloubère (Pierre), Barbe (Grégoire) et Canton (Jean).
Monsieur le président ayant ouvert la séance a commencé par annoncer au conseil qu’il a reçu de Monsieur Dubernet de Ste Colombe, huit cent quatre vingt six francs cinquante centimes, montant du legs fait à la fabrique par feu Monsieur son oncle, Jean Pierre Dubernet, Monsieur le président a proposé, en conséquence au conseil d’employer cette somme au payement des travaux exécutés à l’église à partir du mois de décembre dernier, Le conseil considérant la nécessité de ces travaux, pour le payement desquels il n’y a point d’autres ressources, approuve la proposition de Monsieur le président, et décide à l’unanimité que le montant du legs de Monsieur Dubernet recevra la destination proposée. [...]
Après cette dernière opération, Monsieur le président a présenté au conseil l’exposé suivant.
Le deux octobre mil huit cent soixante quatre, le conseil de fabrique de la paroisse de Doazit reconnaissant la nécessité d’agrandir et de restaurer l’église du bourg, prit, à l’unanimité, une délibération par laquelle il autorisait Monsieur l’abbé Pierre Bellocq à faire exécuter tous les travaux nécessaires pour l’agrandissement et la restauration de la dite église ; cette autorisation fut accompagnée d’une promesse formelle. Le conseil s’engagea, d’une voix unanime, à rembourser, par annuités, mais sans intérêt, à Monsieur l’abbé (Pierre) Bellocq toute[s] les avances qu’il serait obligé de faire pour l’exécution de ces travaux, Monsieur l’abbé Pierre Bellocq s’engagea de son côté, à présenter au conseil le compte détaillé de toutes les dépenses, avec le chiffre exact de toute[s] les sommes que produiraient le secours accordé par le gouvernement, la loterie d’un tableau, approuvée par Monsieur le Préfet, et la souscription qui devait être ouverte dans la paroisse, Après ces engagements, pris de part et d’autre, Monsieur l’abbé P. Bellocq mit la main à l’œuvre, disposé à faire tous les sacrifices qui seraient en son pouvoir pour mener à bonne fin les travaux dont il était chargé. A force de soins, de peines et de patience, il est, enfin, à peu près, parvenu au but de ses désirs, Les deux nefs de l’église ont été agrandies d’une travée ; deux autres travées ont été complètement reconstruites ; les voûtes et les nervures avec les piliers et les arceaux, ont été entièrement grattées, et enduites de nouveau ; le carrelage a été renouvelé ; quatorze fenêtres, neuves, ont reçu des vitraux peints, ainsi que les deux anciennes fenêtres, géminées, du sanctuaire ; toute la nef collatérale a été peinte et décorée, un autel de marbre blanc, avec six chandeliers et une croix de cuivre doré, orne la chapelle du St Rosaire, dont la voûte a reçu une riche décoration ; enfin le bas de tous les murs de la nef collatérale et des piliers a été revêtu d’une boiserie, peinte et vernie, d’un mètre de hauteur.
Il reste bien encore, plusieurs travaux à exécuter, pour la restauration et l’ornementation complètes de l’église, mais la fabrique n’ayant point de ressources, et celles de Monsieur l’abbé P. Bellocq se trouvant épuisées, il faut attendre que la providence vienne au secours de leur détresse, pour leur procurer le moyen de fournir aux frais considérables qu’exigeraient ces derniers travaux, Dans cette attente, Monsieur l’abbé Pierre Bellocq, voulant remplir sans plus de retard, l’engagement qu’il a pris, vient présenter ses comptes au conseil de fabrique, et le prie de procéder immédiatement à leur vérification.
Après cet exposé, Monsieur le président propose au conseil d’agréer cette demande, et de vérifier sur le champ les comptes que lui présente le directeur des travaux exécutés à l’église, à partir de l’année 1864 jusques au 7 avril 1872.
Le conseil s’empresse d’accepter la proposition de Monsieur le président, et procède à l’apurement des dits comptes. Après examen et vérification faite du tout, le conseil reconnait que le total des dépenses, jusques au 7 avril 1872, est de quinze mille deux cents trente six francs, cinquante six centimes, ci 15236f, 56c et que le chiffre des recettes, jusqu’au dit 7 avril est de huit mille cinq cent trente francs, quinze centimes : 8530f, 15c. D’où résulte, entre les sommes reçues et celles qui ont été dépensées, la différence d’un déficit de six mille sept cent six francs quarante un centimes, ci 6706f, 41c.
Cette vérification terminée, Monsieur le président fait observer au conseil que de cette somme de 6706f, 41c il faut déduire 351 francs, que monsieur l’abbé P. Bellocq n’a point payés, mais qu’il porte en compte pour faire figurer le total exact des dépenses. Ces 351 f. sont le prix de bois de charpente et de pierre de taille, fournis par la commune, à laquelle la fabrique doit les rembourse. Ce remboursement est déjà fait en grande partie, La commune a reçu, d’abord, 160f,96 centimes, valeur de matériaux fournis pour l’établissement des sœurs. Un second paiement de cinquante francs a eu lieu en 1869, Il reste donc encore à payer 140f00 c, dont le remboursement s’effectuera par annuités de cinquante francs, à partir de cette année. La dite somme de 351f étant ainsi défalquée des 6706f,41c portés en déficit, le chiffre des avances faites pour l’église par Monsieur l’abbé P. Bellocq, se trouve réduit à 6355f,41c.
Le conseil fidèle aux engagements qu’il a pris dans sa délibération du deux octobre mil huit cent soixante quatre, et reconnaissant que la fabrique est redevable à Monsieur l’abbé (Pierre) Bellocq de six mille trois cents cinquante cinq francs quarante un centimes, décide que cette somme lui sera remboursée par annuités de cent cinquante francs, à partir de l’année mil huit cent soixante treize. Après cette décision du conseil, le présent procès verbal a été dressé en séance, et ont signé, après lecture faite, tous les membres présents approuvant treize mots rayés nuls ci dessus, fait à Doazit les jour mois et an sus dits / Laloubère, Barbe, B. Bellocq, Beyris, Fauthoux."
Architecte en Chalosse (Landes) au début du XXe siècle ; travaille à Doazit en 1910 et à Banos en 1912.