Dossier d’œuvre objet IM40007235 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Deux statues en pendant : Saint Pierre, Saint Paul, Église paroissiale Notre-Dame (Saint-Roch)
Copyright
  • (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tartas est
  • Commune Le Leuy
  • Emplacement dans l'édifice collatéral nord, à l'ouest

Ces statues ont été découvertes vers 1985 dans les combles de l'église où elles étaient déposées depuis longtemps (l'inventaire de mars 1906 ne les mentionne pas). Elles proviennent très probablement des niches d'un retable non documenté. La présence des deux cofondateurs de l’Église au-dessus du maître-autel est de tradition, comme le montrent les nombreux exemples repérés en pays tarusate et dans la Chalosse voisine : citons les retables majeurs de Saint-Martin de Caupenne, Saint-Jean d'Aulès à Doazit, Saugnac-et-Cambran, Arsague (réf. IM40001540), Donzacq (réf. IM40001654) ou Nerbis, ou encore le couple d'apôtres de Goudosse. La statue de saint Pierre, prince des Apôtres, occupe habituellement la niche dextre du retable (place d'honneur).

Trois de ces ensembles, les apôtres d'Arsague, de Donzacq et de Nerbis, présentent de fortes ressemblances avec les statues du Leuy, tant par les caractères physiques des personnages (silhouettes longilignes et maigres, visages aux traits anguleux, nez droits à l'arête plate, barbe-fleuve des saint Paul, chevelures en grosses boucles relevées en coques, expressions forcées à la limite de la caricature) que par le traitement du drapé (conçu par grandes masses aux plis larges et simplifiés), le dynamisme des poses et la fébrilité "expressionniste" qui semble animer les corps. Parmi ces groupes apparentés, seules les statues de Nerbis, datées presque certainement de 1680, sont attribuées - il est vrai de manière assez fragile - au sculpteur Philippe Limosin, dit Berrichon. Or, celui-ci résidait à Tartas, chef-lieu de la vicomté à laquelle appartenait Le Leuy, distant d'une quinzaine de kilomètres. Ce faisceau d'indices permet d'avancer, à titre d'hypothèse, le nom de ce praticien pour l'exécution des statues leuyoises et une date voisine dans les décennies 1680-1700 (une datation au carbone 14 effectuée en 1987 a confirmé cette fourchette chronologique). Si cette hypothèse est exacte, le commanditaire pourrait en être le curé Pierre de Portets, documenté en 1688, docteur en théologie et personnage de quelque importance - son frère Louis était alors conseiller du roi au sénéchal de Saint-Sever.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle , (incertitude)
  • Lieu d'exécution
    Commune : Tartas
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Limosin dit Berrichon Philippe
      Limosin dit Berrichon Philippe

      "Maître sculpteur" à Tartas (Landes) dans la seconde moitié du XVIIe siècle, encore vivant en mai 1682 ; travaille en 1656 pour l'église Saint-Michel de Sabres et en 1679 pour l'église Saint-Pierre de Nerbis (retable). Marié à Marguerite Berns, il en eut au moins cinq enfants : 1) Paul Limosin (baptisé à Tartas le 29 mars 1660, filleul de Paul Ducamp, "avocat en la cour", et de Jeanne Labedade) ; 2) Cécile Limosin (baptisée à Tartas le 23 novembre 1661), mariée à Tartas, le 27 juillet 1681, avec Guillaume Saubanère, maître-cardeur, né à Tartas le 19 septembre 1654 (dont un fils, Philippe Saubanère, baptisé à Tartas le 29 mai 1682) ; 3) Magdelaine Limo(u)sin (baptisée à Tartas le 3 février 1666, filleule de Jean Broquères et de Marguerite Limousin ; encore vivante le 12 novembre 1701) ; 4) Marie (baptisée à Tartas le 12 août 1668, filleule de Guilhaume, maître-tailleur, et d’Étiennette Ducassou) ; 5) Roquette Limosin, peintre (elle fit partie de l'atelier de son père), mariée successivement à Jean Malichet (Ygos-Saint-Saturnin, 3 juin 1688) puis à Jean Lias (Ygos-Saint-Saturnin, 28 septembre 1693). Philippe Limosin est témoin en février 1677 au baptême de Marguerite Bernède, dont sa femme est la marraine. Il tient lui-même sur les fonts baptismaux avec sa fille Magdelaine, le 29 mai 1682, son petit-fils Philippe Saubanère (fils de Guillaume Saubanère et de sa fille Cécile Limosin).

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      sculpteur (incertitude), attribution par analyse stylistique

Les statues sont monoxyles (socle circulaire inclus), à l'exception des deux avant-bras de saint Pierre, de l'avant-bras gauche de saint Paul, des mains et des attributs (aujourd'hui en partie disparus : clé de saint Pierre, épée de saint Paul), chevillés par tenon et mortaise (le poing droit de saint Paul présente un trou rond pour le passage de la garde de l'épée). Le revers est évidé du haut des épaules jusqu'aux pieds. Le bois, sans doute polychrome et partiellement doré à l'origine, a reçu une nouvelle polychromie en 1987.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • revers évidé
  • Matériaux
    • tilleul, en plusieurs éléments (incertitude), taille directe, peint, polychrome
  • Mesures
    • h : 147 (hauteur totale des deux statues avec le socle)
    • la : 59 (largeur de la statue de saint Pierre avec le livre)
    • la : 62 (largeur de la statue de saint Paul avec le livre)
  • Iconographies
    • saint Pierre apôtre, livre
    • saint Paul de Tarse, livre
  • Précision représentations

    Les deux personnages sont vêtus de tuniques ou robes au col ouvert et drapés dans de longs manteaux enroulés autour des hanches et formant un large bourrelet en arc de cercle sur le devant ; le manteau de saint Pierre, rejeté sur l'épaule droite, dégage son col, celui de saint Paul est noué sur l'épaule droite par un gros nœud rond et masque le haut du buste. Saint Pierre, barbe courte et toupet de cheveux sur son crâne chauve (figuration traditionnelle), tient un livre ouvert dans la main gauche et tenait de la droite une ou deux clefs (perdues). Saint Paul, barbe-fleuve bifide et cheveux longs bouclés, le regard levé avec une expression d'extase, tient un livre fermé de la main gauche et serrait de la droite l'épée de sa décollation (disparue).

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • repeint
    • manque
  • Précision état de conservation

    La polychromie a été entièrement refaite en 1987 à l'école de sculpture de Coarraze-Nay (Pyrénées-Atlantiques) au moment de la réalisation d'une statue de saint Roch destinée à l'église. La distinction entre les robes et les manteaux qui les recouvrent en partie n'a pas été comprise par les restaurateurs : la robe de saint Pierre est ainsi marron dans sa partie supérieure, verte en bas ; celle de saint Paul, bleue en haut, devient marron en bas ; les manteaux, en revanche, sont de la même couleur que la partie supérieure des robes, comme s'il s'agissait du même vêtement.

    Il manque les attributs traditionnels des deux apôtres, les clefs pour Pierre, l'épée pour Paul.

    Les statues sont actuellement présentées côte à côte, posées sur les anciens jougs déposés des deux cloches de l'église.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel