Comme les deux statues des saints Pierre et Paul conservées dans la nef, cette console est certainement un vestige du retable détruit de l'ancien maître-autel. Elle servait probablement de support à l'une des deux sculptures dans la niche de l'une des ailes latérales du meuble. Comme elles, elle pourrait être l'œuvre du sculpteur Philippe Limosin dit Berrichon, de Tartas, auteur en 1679-1680 du "grand autel de Saint-Pierre" - commande qui incluait peut-être le retable, doré par le dominicain saint-severin François de Larroque.
Le retable, qui "tomb[ait] de vétusté" dès le milieu du XIXe siècle, fut démantelé en 1865 par le nouveau curé Adolphe Ponse. L'inventaire des biens de la fabrique du 3 mai 1885 mentionne des "débris nombreux et importants par la masse de l'ancien contre-rétable, entassés au dessus de la sacristie", parmi lesquels devait figurer la console. Elle dut être restaurée, à l'instar des deux statues, en 1904. Elle servit au XXe siècle de support à une statue de série de la Vierge de Lourdes contre l'arc triomphal du chœur. Déposée par la suite chez un particulier qui lui a appliqué un traitement au xylophène, elle a été rapportée dans la sacristie de l'église le 6 décembre 2014 à l'occasion du présent inventaire.
"Maître sculpteur" à Tartas (Landes) dans la seconde moitié du XVIIe siècle, encore vivant en mai 1682 ; travaille en 1656 pour l'église Saint-Michel de Sabres et en 1679 pour l'église Saint-Pierre de Nerbis (retable). Marié à Marguerite Berns, il en eut au moins cinq enfants : 1) Paul Limosin (baptisé à Tartas le 29 mars 1660, filleul de Paul Ducamp, "avocat en la cour", et de Jeanne Labedade) ; 2) Cécile Limosin (baptisée à Tartas le 23 novembre 1661), mariée à Tartas, le 27 juillet 1681, avec Guillaume Saubanère, maître-cardeur, né à Tartas le 19 septembre 1654 (dont un fils, Philippe Saubanère, baptisé à Tartas le 29 mai 1682) ; 3) Magdelaine Limo(u)sin (baptisée à Tartas le 3 février 1666, filleule de Jean Broquères et de Marguerite Limousin ; encore vivante le 12 novembre 1701) ; 4) Marie (baptisée à Tartas le 12 août 1668, filleule de Guilhaume, maître-tailleur, et d’Étiennette Ducassou) ; 5) Roquette Limosin, peintre (elle fit partie de l'atelier de son père), mariée successivement à Jean Malichet (Ygos-Saint-Saturnin, 3 juin 1688) puis à Jean Lias (Ygos-Saint-Saturnin, 28 septembre 1693). Philippe Limosin est témoin en février 1677 au baptême de Marguerite Bernède, dont sa femme est la marraine. Il tient lui-même sur les fonts baptismaux avec sa fille Magdelaine, le 29 mai 1682, son petit-fils Philippe Saubanère (fils de Guillaume Saubanère et de sa fille Cécile Limosin).