L'histoire campanaire des trois églises de la commune de Doazit a été retracée par Philippe Dubedout à partir des registres de la fabrique paroissiale. De nombreuses cloches se sont succédé dans la "chapelle du bourg" (devenue église paroissiale en 1801) depuis 1647, date de la première fonte documentée : une petite cloche fut ajoutée en juin 1705, une autre fondue à neuf en mars 1773. L'une des trois cloches (on ne sait laquelle) fut réquisitionnée à la Révolution. Les deux rescapées s'étant fêlées (la plus grande en 1817), décision fut prise de les refondre à l'aide d'une souscription et de faire fondre en même temps deux nouvelles cloches pour les annexes d'Aulès et du Mus, qui en étaient dépourvues depuis 1793. Le succès de la "quête publique" permit de signer le 18 avril 1819 une police avec les fondeurs d'origine lorraine François Victor Decharme (Breuvannes 1792 - Breuvannes 1875) et Monin, associés pour l'occasion. Les quatre cloches furent coulées le 3 juin ; les deux destinées à l'église du bourg (respectivement d'un poids de 960 et 301 livres) furent montées dans le clocher le 24 juin et bénites le même jour. La petite cloche, toutefois, fut transférée dès 1875 à Saint-Jean d'Aulès (réf. IM40005647). La grosse cloche restante, ici étudiée, datée mais non signée, fut parrainée par le baron François-Henri de Foix-Candale (1758-1822), propriétaire du château de Candale au Mus et maire de Doazit de 1808 à 1821 (sa tombe est dans le porche de l'église du Mus, réf. IM40005651), et par sa sœur Hippolyte Euphrosine (ou Euphrasie ou Euphranie), appelée "Mademoiselle de Maylis" (Candale, Doazit, 1768 - Hagetmau 1856), qui fut la dernière représentante de cette famille issue par la main gauche de l'illustre maison de Foix.
Les mêmes fondeurs fournirent aussi une cloche à l'église voisine d'Hauriet au cours de la même année 1819.
Fondeur lorrain, né et mort à Breuvannes (Haute-Marne), installé à Mont-de-Marsan, travailla à plusieurs reprises en association avec son beau-frère et élève Jean-Baptiste Perret, avec Jean-Baptiste Naverdet et Monin. Prénom usuel : Victor. En 1826, "Decharmes (sic), fondeur de cloches", vend à Jean-Antoine Huot de Goncourt, grand-père des frères Goncourt, une maison à Breuvannes, "la dernière du village", revendue dès 1835 à Charles Gérard et Sébastien Miellot, fabricants de limes (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, coll. Bouquins, tome 1, p. 288).