- 31 juillet 1825 – courrier de la commune de Saint-Seurin-de-Bourg à l’archevêché : "Le maire de la commune de Saint-Seurin-de-Bourg a l’honneur de demander l’autorisation de votre Grandeur, pour remettre en service le cimetière de l’ancienne paroisse de Saint-Seurin-de-Touveiras, qui appartient à la commune de Saint-Seurin-de-Bourg ; y ensevelir les morts de cette commune ; et pouvoir inviter messieurs les curés de Bourg et de Bayon qui se partagent respectivement notre service paroissial à tenir dans ce cimetière les obsèques des fidèles.
La commune de Saint-Seurin-de-Bourg se compose, pour un quart de l’ancienne paroisse de Saint-Seurin-de-Touveiras unie aujourd’hui à celle de Notre-Dame de Bayon ; et pour les trois quarts, d’une portion assez considérable de l’ancienne paroisse de Saint-Pierre de Camillac unie aujourd’hui à celle de Saint-Gérons de Bourg.
L’ancienne paroisse de Saint-Seurin-de-Touveiras, qui ne fait à peu près que le quart de notre population, s’étend entre Bourg et Samonac, et fait comme une lisière autour de Camillac et la Libarde, ne touchant que par un bout à l’une des extrémités de Bayon. L’union de cette partie de notre commune à Bayon répugne à la disposition des lieux pour le service paroissial. C’est un grand travail que de porter les morts au cimetière de Bayon ; et les vivants fréquentent d’avantage les églises de Bourg et de Samonac.
Notre plus grande population, c'est-à-dire les trois quart au moins de nos habitants, sont établis dans une partie de l’ancienne paroisse de Camillac, convenablement unie à Bourg pour le service paroissial. Cette portion plus considérable de notre commune et de notre population, recevait la sépulture dans le cimetière de Camillac, quoiqu’ils ne fussent pas de la même commune, comme un droit immémorial que le nouveau partage du territoire français par communes n’avait nullement interrompu parce que Camillac n’avait pas cessé d’être une paroisse.
Cependant après avoir toujours jouis du droit de sépulture dans le cimetière de Camillac, et même depuis vingt deux ans sous le régime des communes, M. le maire et le conseil municipal de la commune de Bourg se trouvant posséder le territoire de ce cimetière par leur union avec une portion de Camillac pour n’être ensemble qu’une seule et même commune. Nous font savoir que le vingt huit juillet qu’ils n’ouvriront plus leur cimetière de Camillac à ces trois quart de notre population de tout temps paroissiens de Camillac : s’appuyant sur le principe que le cimetière de Camillac appartient à Bourg ; que formant la commune de Saint-Seurin, nous ne sommes pas de la commune de Bourg ; que chaque commune doit pourvoir à l’inhumation de ses morts.
En vain la commune de Saint-Seurin-de-Bourg réclamerait elle son droit au cimetière de Camillac : dans l’extrémité où elle se trouve, par refus de messieurs de Bourg, qu’elle n’appellera pas devant les autorités pour contester la justice de leur procédé, il est plus expédient à la commune de Saint-Seurin-de-Bourg de rétablir le service du cimetière de Saint-Seurin-de-Touveiras qui lui appartient et dont elle a la libre procession et jouissance.
Ce cimetière de Saint-Seurin-de-Touveiras se trouve à peu près au centre de la commune de Saint-Seurin-de-Bourg, d’une étendue proportionnée à la population, fermé à moitié par de hautes et bonnes murailles, et dans son autre moitié par une élévation de terres garnies de haie vive, la base et le fondement de la croix subsiste encore, et les murailles de l’église debout et en bon état fourniront toutes les facilités d’en rétablir une portion, en forme de chapelle où pourront se faire toutes les cérémonies religieuses, et même la célébration de la Sainte messe pour les obsèques.
Ce considéré Monseigneur et vu qu’il y a urgence, car par le refus que nous éprouvons du cimetière de Camillac, nous ne savons pas où ensevelir nos morts ; il plaira à notre Grandeur, nous autoriser à reprendre le service du cimetière de Saint-Seurin-de-Touveiras qui nous appartient pour ensevelir les morts de notre commune de Saint-Seurin-de-Bourg ordonnant à messieurs les curés de Bourg et de Bayon de se transporter au besoin au dit cimetière pour y célébrer les obsèques des fidèles, habitants de cette commune de Saint-Seurin-de-Bourg dépendant respectivement de leurs paroisses pour le service paroissial".
- 25 juillet 1831 – courrier du curé de Bayon à l’archevêque : "Une partie de la commune de Saint-Seurin est réunie pour le spirituel, à celle de Bayon. Cette annexe n’a ni église ni chapelle, elle possède seulement un ancien cimetière très petit et dans un état tout à fait inconvenant. Rien, pas même une croix n’indique que ce lieu soit consacré à un usage religieux. Une maison qui l’avoisine y a un droit de passage fondé sur des titres ou sur une espèce de prescription au point qu’il ne peut être clos du côté du couchant comme le prouve une porte de communication très ancienne et très grande. Depuis environ quarante ans il a été employé à des usages profanes, il a même servi de basse-cour au plus proche voisin qui le regardait naguère comme sa propriété. Mu par ces considérations, monseigneur d’Aviau le frappa d’interdiction, malgré mes recherches, j’ignore s’il l’est encore.
Ceux des habitants de Saint-Seurin réuni à Bayon ont toujours été inhumés dans le cimetière de mon église, sans opposition des deux autorités locales.
Il y a environ huit mois que les choses ont changé de face malgré les justes réclamations de cette fraction de ma paroisse. M. le maire de Saint-Seurin veut que les inhumations se fassent dans ce cimetière auquel il a fait faire une réparation très insignifiante. J’ai cru nécessaire de solliciter de l’autorité civile une décision sur ce point, M. le sous-préfet de Blaye n’a pas voulu prononcer sur cette affaire en conséquence il a envoyé ma demande à M. le préfet qui doit prochainement donner une réponse.
Après cet exposé sur la vérité, je vous prie monseigneur, dans l’intérêt de la religion et de ce petit nombre de paroissiens d’avoir la bonté de recommander cette affaire à ce digne administrateur et de lui demander que, dans le cas que je ne sois pas fondé dans les réclamations, il daigne du moins inviter M. le maire de Saint-Seurin d’accorder la faculté d’inhumer dans ma paroisses ceux qui pourraient à l’avenir lui en faire la demande en alléguant de justes motifs."
- 25 avril 1832 – courrier du curé de Bayon à l’archevêque : "Le cimetière de Saint-Seurin-de-Bourg, annexe de Bayon, a été dans le temps frappé d’interdit. L’état d’indécence et de dégradation dans lequel il était alors [?]. M. le maire de cette commune, secondé des habitants vient de lui rendre toute la décence possible.
En conséquence je supplie votre Grandeur de lever cet interdit tel est le vœu de toute la population de cette annexe et le mien en particulier."
- 7 août 1832 – courrier du ministère de l’instruction publique et des cultes à l’archevêque de Bordeaux : "Par la circonscription approuvée le 28 août 1808, la commune de Bourg a été érigée en cure, ayant pour dépendance Camillac et Libarde.
Celle de Bayon a obtenu le titre de succursale et Saint-Seurin lui est réunie. [...] La commune de Saint-Seurin continuera de faire partie de la succursale de Bayon conformément au tableau de circonscription des cures et succursales de votre diocèse approuvée le 28 août 1808."
- 27 août 1832 – autorisation du cardinal Donnet d’utiliser le cimetière : "Nous levons l’interdit porté contre le susdit cimetière et autorisons M. le curé de Bayon, à se tenir dans la forme voulue par le rituel de notre diocèse."
- 17 septembre 1837 – lettre du maire Louis Pascault à l’archevêque de Bordeaux : "La commune de Saint-Seurin-de-Bourg possède une église à laquelle je fais faire chaque jour quelques réparations et que M. le curé de Bayon est chargé de desservir. [...] Depuis longtemps, l’église de Saint-Seurin avait été abandonnée [...]. La commune de Saint-Seurin avait été réunie à celle de Bayon pour le spirituel [...]."
- 15 novembre 1837 – lettre du curé Prompt à l’archevêque : "En effet, cette petite chapelle très rapprochée de Bayon, d’une longueur de 4 mètres sur une longueur de 8, peut à peine contenir le dixième de la population ; elle est dans un état de délabrement complet et menacée d’une ruine totale et prochaine ; située dans un lieu désert et peu central, les trois quarts des fidèles donneront toujours la préférence à la succursale, en raison de la proximité de leurs habitants, et de la facilité des communications".
- 31 mars 1855 – décret du 24 mars 1855 d’érection en succursale de l’église de Saint-Seurin.