Les mentions les plus anciennes de Pomys ou Poumeys remontent à la fin du 17e siècle, dans l'inventaire après décès de Guy de Maniban, président de la Cour des Aydes, daté du 3 janvier 1689. Il avait acquis des biens à Saint-Estèphe en 1676, parmi lesquels peut-être Poumeys.
Lors de l'inventaire après décès de Guy, ses biens sont visités et expertisés, notamment "la maison de Poumeis" : y sont mentionnés un vestibule, une chambre "à main gauche" , la chambre "où logeoit feu Monsr", l'antichambre, la cuisine, le cuvier avec 6 cuves, un "parq" avec 3 bœufs, le "chay" et un grenier.
Sa fille, Marthe, épouse le 10 janvier 1673 à Bordeaux paroisse Sainte-Eulalie, Raymond de Lacoste, seigneur d'Estournel en Quercy.
C'est Alphonse de Maniban qui hérite de Poumeys au début du 18e siècle. Puis en 1758, lors d'un partage, Guy Destournel de Maniban (1723-1791), petit-fils de Raymond de Lacoste et de Marthe de Maniban, est bénéficiaire de Poumeys ; à sa mort en 1791, son fils Louis Gaspard Destournel (1762-1853) en hérite.
Dans la première moitié du 19e siècle, Louis Gaspard Destournel fait reconstruire le château de Pomys ; son nom est resté lié au cuvier orientalisant qu'il fait également édifier à Cos, mais il résidait à Pomys. Les bâtiments de dépendance sud, et notamment le hangar, portent la date 1845. C'est probablement à cette période qu'il engage d'importants travaux à Pomys. Les motifs sculptés des pavillons du jardin et de la tour crénelée sont très proches du décor de Cos d'Estournel ; on trouve également sur la tour nord les armoiries (toutefois modifiées) de la famille d'Estournel. Les augmentations et diminutions du cadastre indiquent la construction achevée de deux pavillons en 1849 (qui sont imposés en 1867, alors que Charles Martyns est propriétaire).
Dans un ouvrage daté 1850, la demeure est ainsi décrite : "Pomys ! une blanche villa italienne, calme et douce, à moitié perdue au milieu de ses jeunes ombrages ! Terrasses, colonnades, jardins anglais, fontaines jaillissantes dans leurs frais bassins de marbre, prairies, vergers, parc immense !".
Les travaux ont peut-être été conduits par l'entrepreneur de bâtisses Guillaume Escarraguel, dit Escarraguel père (voir notes manuscrites de Mme Cabane, archiviste).
En 1852, Louis Gaspard Destournel vend à Charles Cecil Martyns, rentier, demeurant à Paris, Hôtel Bristol, représenté par Jérôme Chiapella, négociant, les domaines de Cos d'Estournel, de Pomys, de l'Abbaye de l'Isle à Ordonnac, de Cos Gaston Labory et de Bidouilloux (communes de Cissac et Saint-Sauveur). Le domaine de Pomys s'étend alors sur environ 62 hectares dont 29 hectares de vignes et est composé "d'un château de construction récente, de vastes bâtiments d'exploitation, jardin anglais, garenne, cour, écuries, remises, vignes, prairies, terres labourables, oseraies, bois taillis et de haute futaie, pacage et chemin". M. Martyns laisse "jouir M. Destournel pendant sa vie mais à titre de simple droit d'habitation de toute la partie du château de Pomys qui se trouve au midi, à partir du vestibule qui reste commun ainsi que la cuisine actuelle établie dans la partie nord dont l'usage sera aussi commun avec droit de passage dans le corridor intérieur pour arriver à cette cuisine".
Une lithographie représentant le château "appartenant à Mr. C. C. Martyn" montre l'état du château et de ses jardins à l'est : on remarque que la demeure n'est pas dotée à cette époque de lucarnes ; les deux pavillons carrés présentent des toitures galbées agrémentées de clochettes, identiques aux pavillons de Cos d'Estournel ; au centre du jardin, un jet d'eau est entouré de bosquets, des allées sont ménagées avec des ponts. Les augmentations et diminutions du cadastre ancien mentionnent l'augmentation de construction du château en 1866 (revenu qui passe de 100 à 300 francs) : Charles Martyns a donc sans doute opéré des modifications sur la demeure.
En 1869, les domaines de Pomys et de Cos sont rachetés par la famille Errazu. Le château est alors remanié, notamment les lucarnes qui portent l'initiale de la famille (E). Il est ainsi illustré dans l'édition de 1874 de l'ouvrage de Cocks et Féret. Un plan du château et de ses bâtiments d'exploitation est dressé en 1886.
D'après les éditions successives des ouvrages de Cocks et Féret, le domaine passe en 1889 à MM. Hostein, frères, propriétaires du château Montrose ; puis en 1894 à Louis Charmolue, marié à une demoiselle Hostein.
1778 (Lasserre-de-Prouille, Aude) - 1863 (Pauillac). Souvent nommé Escarraguel père dans la documentation.