Dossier d’œuvre architecture IA86009685 | Réalisé par
Maturi Paul (Contributeur)
Maturi Paul

Chercheur associé à la Communauté de Communes des Vals de Gartempe et Creuse (2015-2016), puis à la Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault (2017-...).

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  • inventaire topographique, Vals de Gartempe et Creuse
Château de Pleumartin
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vals de Gartempe et Creuse - Châtellerault-3
  • Commune Pleumartin
  • Lieu-dit Le Bourg
  • Adresse 45 avenue des Acacias
  • Cadastre 1833 B 2034, 2037, 2038, 2040, 2054, 2057, 2070, 2071, 2073  ; 2017 AH 155  ; 2017 AO 19, 22, 31, 35, 37
  • Dénominations
    château
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    ferme, tour, fossé, parc, dépendance, portail, pavillon d'entrée, étable, communs, cour, passage couvert

Le château médiéval est peu connu. Il fut probablement construit au 14e siècle, lorsque la seigneurie de Pleumartin passe aux mains de la famille Ysoré. D'après l'atlas de la terre de Pleumartin, il est flanqué de plusieurs tours défensives et protégé par un système de fossés.

Ce document nous renseigne sur l'état du château au 18e siècle. Des pavillons d'entrée (encore conservés aujourd'hui), une grande orangerie et des bâtiments d’exploitations sont alors visibles à proximité du logis. En 1753, le marquis Victor Marie Ysoré, fortement endetté, s’est fait connaître pour sa grande cruauté : dans une cheminée du château, il fait griller le dos de quatre huissiers venus réclamer le règlement des dettes. L’affaire s’envenime lorsqu’il fait abattre un représentant de la sénéchaussée de Poitiers, arrivé à Pleumartin pour le juger. Le marquis est alors forcé de fuir pour échapper aux autorités. Il est finalement découvert et conduit devant la justice. Le verdict du Parlement de Paris est sans appel : il est jugé coupable et condamné à la peine de mort en 1756. Il meurt finalement dans sa geôle avant l’exécution de la sentence. Par ailleurs, la justice ordonne la destruction complète du château de Pleumartin, symbole fort du pouvoir nobiliaire du marquis. Cette affaire marqua considérablement le pays et ses alentours et de nombreuses légendes circulèrent sur les méfaits du marquis jusqu’au siècle suivant.

Malgré la condamnation du marquis Victor Marie Ysoré et la sentence de 1756 ordonnant la destruction du château, quelques vestiges demeurent : une haute tour circulaire de faible diamètre est encore visible dans le parc et pourrait être un vestige de l'ancien logis. Une grande dépression du terrain près de l'emplacement de l'ancien château permet de distinguer les anciennes douves. Plusieurs caves ou souterrains sont aussi signalés au début du 20e siècle.

Il faut attendre le début des années 1830 pour qu’une nouvelle demeure soit bâtie. Érigée par le marquis Louis Armand François Ysoré et son fils Angadrême Louis, cette construction est un exemple rare de château de style Louis-Philippe dans les Vals de Gartempe et Creuse.

Un siècle après sa construction, la demeure subit d'importants travaux. Les propriétaires s’inspirent alors d’une demeure italienne de style palladien, dont le classicisme s’intègre parfaitement avec le château de 1830. L’étage d’attique est transformé en second étage et une balustrade, surmontée de pots-à-feux, couronne chaque façade. Les élévations nord-est et sud-ouest sont dotées de frontons triangulaires portant des décors sculptés. Des sculptures en haut-relief encadrent les blasons des Ysoré et ceux des différentes épouses de la famille au 19e siècle.

D'après les matrices cadastrales, les communs sont reconstruits en 1861. Des granges, des étables et des logements pour les domestiques sont disposés de chaque côté d’une grande cour carrée et remplacent les anciennes servitudes. Le parc entourant le château est aménagé en jardin à l’anglaise, composé de grands espaces de pelouses parsemés de bosquets d’arbres. La propriété est clôturée par un mur.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (détruit)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1830, daté par travaux historiques
    • 1861, daté par source
    • 1930, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

L'entrée principale de la propriété est située au nord de la place de l'hôtel de ville. L'accès au parc s'effectue par un portail métallique flanqué de deux pavillons d'entrée. Deux autres pavillons sont situés un peu plus au nord, de part et d'autre du chemin d'accès au logis. Déjà visibles sur l'atlas de Pleumartin du 18e siècle, ils pourraient avoir été reconstruits au 19e siècle.

Dans un bosquet du parc, immédiatement au nord des deux pavillons, une tour de plan circulaire vestige de l'ancien château médiéval est encore visible. Elle est la seule structure rescapée de la destruction de 1756. Elle prend place à gauche d'un important dénivelé, qui pourrait correspondre à des restes des anciens fossés protégeant le château.

Le logis est implanté au nord-ouest de l'entrée. Il est construit en pierres de taille calcaire et couvert d'un toit à deux versants. L'édifice de plan carré est caractérisé par la composition néo-classique du décor, qui se manifeste dans les pilastres d’ordres toscans et ioniques et dans les frises à vagues et à denticules qui règnent sur le pourtour du bâtiment. Les frontons, ajoutés dans les années 1930, portent aussi une partie du décor sculpté en haut-relief. Le blason de la famille Ysoré est visible sur le fronton sud-ouest. Il est flanqué et soutenu par deux angelots, accompagnés de deux personnages assis. Une corne d'abondance est visible au pied de l'un d'entre eux. Sur le fronton nord-est, dans un grand écu, ce sont les blasons des conjoints des propriétaires aux 19e et 20e siècles qui sont représentés (de gauche à droite et de haut en bas : familles Cossé-Brissac, Gars de Courcelles, Nivière et Costé de Triquerville). L'écu est encadré par deux personnages féminins ailés qui le soutiennent à l'aide d'un tissu.

La ferme dépendant du château est constituée de plusieurs logements et dépendances, construits autour d'une cour carrée. Deux bâtiments délimitent la partie nord et sud de la cour et présentent un passage couvert.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • pilastre, ornement géométrique, fruit, monogramme, blason, personnages, ange, entrelacs, pot à feu, denticule, corne d'abondance, armoiries
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
Image non communicable
Image non communicable

Documents d'archives

  • AD 86. FiH1 : Article 1, 1790 : Atlas de la terre de Pleumartin.

    Archives départementales de la Vienne, Poitiers : FiH1 : Article 1

Bibliographie

  • RÉDET, Louis. Dictionnaire topographique du département de la Vienne [...], Paris : Imprimerie nationale, 1881. (Réédition Paris : J.-M. Williamson, 1989), 526 p.

    Médiathèque François-Mitterrand, Poitiers : 914.463 RED
    p. 319
  • Guillemet, Dominique. Dir., Dictionnaire des communes et pays de la Vienne. 2004, Geste éditions.

    p. 247
  • Durand Philippe, Andrault Jean-Pierre, dir. Châteaux, manoirs et logis, la Vienne. Éditions patrimoines et médias. Niort, 1995.

    p. 169

Annexes

  • Liste des seigneurs de Pleumartin du 13e siècle à la fin du 19e siècle.
  • Légende noire de Victor Marie Ysoré, marquis de Pleumartin au 18e siècle.
Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault
Maturi Paul
Maturi Paul

Chercheur associé à la Communauté de Communes des Vals de Gartempe et Creuse (2015-2016), puis à la Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault (2017-...).

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