La chapelle Sainte-Rose, située dans un écart à l'ouest du bourg de Samadet, est bâtie à l'emplacement et à proximité de deux sources, distantes d'une trentaine de mètres, dont les eaux sont réputées soigner certaines maladies de peau infantiles, eczéma ou impetigo, en particulier le "maou d'arrouzès" (ou "maus arroses"), affection du cuir chevelu caractérisée par des boutons blancs et des gerçures roses. Si les sources étaient autrefois fréquentées toute l'année, c'est le lundi de Pentecôte qu'avait lieu la principale cérémonie, avec procession depuis le centre du village (jusqu'en 1974) et messe solennelle à la chapelle. Cette dévotion, sans doute ancienne, n'est cependant attestée qu'à partir du XIXe siècle : vers 1840, l'abbé Campagne, curé de Samadet, évoque dans son Journal de paroisse "cette fontaine [...] connue de très loin. J'y ai vu des personnes du fond du Marensin, Ygos, Mezos, Dax, Bayonne, du fond du Béarn, du Gers..."
La date de fondation de la chapelle, en revanche, a donné lieu à des hypothèses contradictoires et invérifiables. J.-Cl. Vidon (2007) croit discerner sur la carte de Cassini (vers 1730) les traces d'un petit oratoire en ruines, dont l'abbé Campagne, un siècle plus tard, ne dit rien. La première date assurée pour l'existence d'un édifice est 1853, millésime porté sur la croix sommitale du pignon ouest de l'édifice, offerte par Michel de Portets. Les légendes qui entourent cette fondation - un berger basque revenu d'une émigration au Pérou, une servante de la maison de Marrein prise en flagrant délit d'aumônes interdites par son maître, etc. - sont toutes fantaisistes ou calquées sur des topoi hagiographiques bien connus, comme ceux de sainte Élisabeth de Hongrie ou de sainte Germaine de Pibrac ('miracle des roses"). La dédicace de la fontaine et de la chapelle à sainte Rose de Lima (1586-1617), religieuse dominicaine et mystique péruvienne, patronne secondaire de la paroisse de Samadet, résulte peut-être simplement, comme le suggère Ph. Soussieux (2012), d'un jeu sur le mot "rose", couleur des taches cutanées que provoquerait le "maou d'arrouzès".
Le petit oratoire originel, foudroyé et emporté par un éboulement de terrain en 1981, a été aussitôt reconstruit sur le même emplacement.