Aucun carrelet ne figure sur le plan cadastral de Royan en 1838. Une "pêcherie" est toutefois mentionné en 1842 sur un plan du port, à l'entrée de la Vieille jetée. Des cartes postales du début du 20e siècle montrent des installations de pêche à la crevette provisoires, installées par des pêcheurs ou de simples touristes, jusque sur le quai de la conche de Foncillon. Des vues aériennes en 1920 ne montrent pas de carrelets le long des rochers entre Foncillon, le Chay et le Pigeonnier.
Comme sur toute la côte saintongeaise de l'estuaire, l'installation pérenne et plus importante de carrelets ne commence à toucher la commune qu'à partir de l'Entre-deux-guerres. A cette époque, parmi la population aisée et/ou d'arrière-pays, se développe la mode de disposer de cabanons en bord de mer, pour bénéficier d'un site agréable et pratiquer une pêche davantage de loisir que lucrative. Les rochers de Royan, entre Foncillon et le Pigeonnier, se prêtent particulièrement bien au développement de ce type de pêcheries : ici, la marée haute vient jusqu'au pied de ces falaises et l'on n'a donc pas besoin d'établir de trop longues passerelles entre la côte et l'abri.
Avant 1945, ce développement reste toutefois très circonscrit et limité à quelques installations provisoires, démontables, souvent sans abri. Les carrelets ne se sont véritablement multipliés qu'à partir des années 1960.
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée depuis 2017.