Calice exécuté par l'orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand (1824-1889), dont le poinçon fut insculpé en 1847. L'objet, étroitement inspiré de l'orfèvrerie française du XVIe siècle, résulte de l'assemblage de deux modèles figurant respectivement sous les n° 848 (pied et tige) et 871 (coupe et fausse-coupe) dans le catalogue de la maison Poussielgue édité après 1880, dans la version "tout vermeil, avec émaux, ornements gravés". Un calice du modèle 848, mais dans sa version "tout uni, rosaces du nœud émaillées", est conservé à l'église de Saint-Justin (canton de Roquefort, réf. IM40002598).
La date du 14 novembre 1898 gravée sous le pied est sans doute celle de l'ordination d'un prêtre propriétaire, mais l'objet est certainement antérieur de plusieurs décennies. Il appartenait en 1992 à l'abbé Jean Cassaigne (1920-2011), curé de Laurède, qui l'a donné à la paroisse, lors de son départ, avec plusieurs autres objets (cf. réf. IM40005808, IM40005815, IM40005816 et IM40005824).
Orfèvre et bronzier parisien, né à Paris le 9 septembre 1824 et mort dans la même ville le 29 décembre1889. Fils du libraire Jean-Baptiste Poussielgue (fondateur en 1833 de la "Librairie ecclésiastique et classique" au 9, rue Hautefeuille) et de Marguerite Rusand (fille de l’imprimeur lyonnais Mathieu-Placide Rusand). Devenu orfèvre en 1847, Placide Poussielgue-Rusand rachète en 1849 le fonds de la maison Choiselat-Gallien, puis celui de Louis Bachelet entre 1880 et 1890. Le succès de sa production, assuré par la vente sur catalogue, lui vaut des prix aux expositions universelle de 1851 à 1878 et la commande d'oeuvres prestigieuses comme le reliquaire de la Couronne d'épines (1862) ou le grand lutrin (1868) de la cathédrale de Paris. À sa mort, la fabrique, devenue quasi industrielle, est renommée Maison Poussielgue-Rusand Fils et passe à son fils Maurice (1861-1933), puis à son petit-fils Jean-Marie (1895-1967), qui ferme l'entreprise en 1963.