La commande des autels secondaires de la nouvelle église d’Eaux-Bonnes n’est pas documentée, la plupart d’entre eux ayant apparemment été offerts par des personnes privées sans que des archives conservent la trace de ces dons. Quelques-uns, voire la totalité, pourraient revenir au marbrier oloronais Jean-Baptiste Hum (1826-1893), auteur du maître-autel en 1879. Des détails structurels et/ou ornementaux communs permettent de définir deux ensembles ou types : au premier appartiennent les autels actuellement dédiés à la Vierge (ex-saint Joseph), au Sacré-Cœur, à saint François d’Assise (ex-Notre-Dame du Mont Carmel), à sainte Thérèse (ex-saint François d’Assise), à saint Vincent de Paul (ex-sainte Thérèse) et à saint Joseph (ex-saint Jean-Baptiste) ; au second, les autels de saint Étienne et de sainte Anne (ex-saint Vincent de Paul). L’autel de saint Antoine de Padoue n’appartient à aucun de ces deux ensembles.
L’autel dédié au Protomartyr, placé sous le vitrail de La Lapidation de saint Étienne, est l’un des trois (avec ceux du Sacré-Cœur et de saint Antoine) à n’avoir pas changé de dédicace au cours des dernières décennies. Comme le signale une inscription gravée sur son gradin, il fut offert en août 1873, en hommage à son saint patron, par Étienne Moreau-Nélaton (1859-1927), le futur historien de l'art et collectionneur, bienfaiteur du Louvre et de la Bibliothèque nationale. L'âge du jeune garçon (quatorze ans) laisse toutefois supposer que le don fut fait en son nom par son père, Adolphe Fernand Moreau (1827-1882), lui-même collectionneur, qui offrit également à la nouvelle église d'Eaux-Bonnes deux statues de la Vierge, peut-être acquises par son propre père, Adolphe Moreau senior (1800-1859), l’un des bienfaiteurs de la station thermale en pleine expansion. La famille donna enfin deux tableaux, une copie de la Vierge consolatrice des affligés de Saint-Denys-du-Sacrement et une copie d'une supposée Visitation de Raphaël au Louvre (cette dernière est perdue). La verrière figurant La Lapidation de saint Étienne qui surmonte l'autel est probablement, au même titre que celui-ci, un don des Moreau.
Marbrier à Oloron-Sainte-Marie, né en 1826 et mort en 1893 ; fonde en 1852 une entreprise de marbrerie d'art spécialisée dans "les monuments funéraires, caveaux, chapelles, autels, appuis de communion, fonts baptismaux, chaires à prêcher, bénitiers...". Rayonnant dans tout le Sud-Ouest, mais aussi en Espagne et en Amérique, elle était réputée pour la qualité de ses marbres (blanc de Carrare, rose de Moncal, rosé d'Oréal, vert "Henri IV", rouge, rose et brèche basques). A la mort du fondateur en 1893, lui succède son fils Jean-Baptiste (1859-1929), né de Marie Anne Francine Lichets (1838-1914), époux de Marie Julie Mondine (1862-1899) et père de Jean-Baptiste Michel (1888-1918), aussi marbrier.
Nombreuses œuvres de Jean-Baptiste père et fils conservées dans les Pyrénées-Atlantiques : Eaux-Bonnes (1879), Aramits (1885), Cescau (1896), Castétis (vers 1897), Noarrieu (vers 1897), Carresse (1899), Saint-Martin de Biarritz (1899), Laruns (1899), Bruges (1905), Bergouey, Rébénacq, Goès (vers 1900), Bedous, Osse-en-Aspe ; plusieurs monuments aux morts. La marbrerie Hum-Sentouré est toujours active à Oloron.