Ces verrières anépigraphes surmontent les autels dédiés à saint Jean-Baptiste (aujourd’hui à saint Joseph) et à saint Étienne, patron du donateur Étienne Moreau-Nélaton. Elles sont peut-être attribuables au verrier Charles des Granges, successeur d’Émile Thibaud à Clermont-Ferrand entre 1870 et 1877 : Jean-François Luneau (Félix Gaudin..., 2006, p. 283) signale dans les archives Gaudin (qui racheta le fonds d’atelier Thibaud-Des Granges) la mention d’un ou plusieurs vitraux (sans précision) fournis par Des Granges à l’église d’Eaux-Bonnes. La date d'installation de l'autel de saint Étienne, 1873, correspond à la période d'activité de Des Granges. A noter cependant que la bordure à feuilles de vigne bicolores est presque identique à celle d’une verrière décorative signée de l’Oloronais Auguste Montaut dans le collatéral droit.
La scène de la Lapidation de saint Étienne (baie 8) est inspirée d’une gravure du Berlinois Julius Schnorr von Carolsfeld (1811-1872) publiée en 1860 dans Die Bibel in Bildern, célèbre ouvrage qui servit aussi de modèle au marbrier Jean-Baptiste Hum pour les reliefs du maître-autel de l’église et au verrier anonyme du vitrail de La Samaritaine au puits dans le collatéral gauche. Le cartonnier a copié ne varietur (mais en sens inverse) trois des personnages de l’estampe (saint Étienne, le jeune Saul et un des bourreaux), modifié deux autres figures et resserré l’arrière-plan de la composition originale.
Charles Claude Victor Philibert, dit Charles des Granges, né à Paris en 1825 et mort dans la même ville en 1910. Peintre-verrier, associé d'Émile Thibaud à Clermont-Ferrand à partir de 1868, puis son successeur de 1870 à 1877. Après une reprise éphémère par Louis de Carbonnel, l'atelier est racheté par Félix Gaudin en 1879.